Le polémiste d’extrême droite Éric Zemmour candidat à la présidentielle française
Radio-Canada
Après avoir fait durer le suspense pendant des mois, le sulfureux polémiste d'extrême droite Éric Zemmour a annoncé solennellement sa candidature à la présidentielle pour « sauver » la France « en train de disparaître » selon lui, du fait de l'immigration et la mondialisation.
Il n'est plus temps de réformer la France, mais de la sauver. C'est pourquoi j'ai décidé de me présenter à l'élection présidentielle, a déclaré l'ancien journaliste dans une allocution vidéo diffusée sur sa chaîne YouTube, référence transparente à un célèbre cliché du Général de Gaulle, entrecoupée notamment d'images d'agressions et de violences urbaines.
Vous avez l'impression de ne plus être dans le pays que vous connaissez, a-t-il dit aux dizaines de milliers de personnes branchée à midi pour l'écouter, égrenant des personnages phares de l'histoire et de la culture françaises, Jeanne d'Arc, De Gaulle, Pascal, Descartes, Molière...
S'adressant à ceux qui sont touchés par un sentiment de dépossession de ce pays que vous cherchez partout avec désespoir, ce pays que vous chérissez et qui est en train de disparaître, il leur dit avoir décidé de prendre notre destin en main et les a incités à se libérer de la honte qu'ils peuvent ressentir d'avoir ces idées.
Et de lister les raisons de ce déclin : l'immigration qui n'est pas la cause de tous nos problèmes même si elle les aggrave tous, la chimère d'une Europe qui ne sera jamais une nation, les responsables politiques de tout bord...
À quatre mois et demi de l'élection, l'ancien éditorialiste du quotidien Le Figaro et de la chaîne CNews, la Fox News française, condamné à deux reprises pour provocation à la haine raciale, se jette dans l'arène à l'issue de plusieurs mois d'une campagne non officielle, menée dans le cadre d'une tournée de promotion de son dernier livre.
Objet d'une exceptionnelle attention médiatique, le polémiste de 63 ans, avant même d'être candidat, avait fait depuis la rentrée une percée fulgurante dans les sondages, devançant même la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen, finaliste au deuxième tour de l'élection de 2017 face à Emmanuel Macron.
Mais il accumule les revers depuis plusieurs semaines, perdant soutiens et points dans les sondages, qui se tassent autour de 14 à 15 % d'intentions de vote au premier tour, et multipliant les dérapages : un discours virulent tenu devant le Bataclan le soir anniversaire des attentats djihadistes de 2015 à Paris, une visite cahoteuse à Marseille, qui s'est achevée avec un échange de doigts d'honneur avec une opposante, ou encore un fusil pointé en direction de journalistes lors d'une visite à un salon militaire.
Il tiendra son premier vrai rassemblement de campagne dimanche au Zénith de Paris.