Le poids de la Chine dans la guerre en Ukraine
TVA Nouvelles
Depuis plus de deux semaines, Vladimir Poutine est devenu l’ennemi numéro un de la démocratie occidentale, un agent secret devenu président devenu maniaque.
Les manchettes font état d’un retour à une logique de guerre froide entre les États-Unis et la Russie après un long entracte, l’Ukraine étant la scène de cette tragédie.
Or, le Grand Ours russe de 2022 a une économie relativement petite — de la taille de celle du Canada – et une influence politique grandement réduite par rapport à l’époque soviétique. L’analogie de la guerre froide entre deux puissances mondiales tient donc uniquement si on inclut la Chine dans l’équation.
Le 4 février dernier, Xi Jinping et Poutine ont conclu un partenariat « sans limites » pour coopérer contre l’Occident. Quelques semaines plus tard, une fuite de documents d’une filière de Beijing News, un journal contrôlé par le gouvernement chinois, révéla qu’avant même l’invasion de l’Ukraine, la Chine préparait une réponse médiatique pour défendre la Russie.
D’autre part, la divulgation récente d’un rapport du gouvernement américain montre que la Russie s’est entendue avec la Chine pour amorcer la conquête de son voisin après la fin des Jeux olympiques de Pékin.
Pour une nation qui maintient ne pas s’ingérer dans les affaires internes d’autres pays, la Chine semble avoir été prête à user de son influence sans réserve... S’y ajoutent également son abstention de condamner l’agression contre l’Ukraine à l’ONU et son opposition à toutes sanctions visant la Russie pour convaincre l’Occident de leur alliance implacable.
Par ailleurs, l’économie chinoise semble pouvoir bénéficier du conflit en Ukraine et des sanctions imposées par les pays de l’OTAN à la Russie. Le pays de Poutine doit notamment se tourner vers la Chine pour vendre ses réserves de gaz naturel et de blé.
Les deux pays se sont mis d’accord pour cesser l’utilisation du dollar américain, afin d’hégémoniser le yuan comme devise privilégiée. L’exclusion des banques russes du réseau SWIFT a forcé les bureaucrates russes à explorer une adhésion à un équivalent chinois.