Le plaisir retrouvé de Charles Philibert-Thiboutot
Radio-Canada
Dix mois après avoir manqué de justesse le standard pour participer aux Jeux olympiques de Tokyo, Charles Philibert-Thiboutot vit parmi les plus beaux jours de sa carrière. Le nouveau détenteur du record canadien au 5 kilomètres sur route a retrouvé le plaisir de courir et les bons résultats déboulent depuis.
L’an dernier, j’ai eu une très bonne saison malgré le fait que j’ai manqué les Jeux. Être capable de construire là-dessus en fin de semaine, c’est le genre de momentum que je n'ai pas eu depuis des années. Je me sens excessivement bien, lance le coureur de 31 ans quelques jours après sa victoire à Boston.
Ce dernier ne s’en cache pas. Le cycle olympique qui a suivi sa participation aux Jeux de Rio, en 2016, a été difficile. Ralenti par une série de blessures, il a progressivement perdu confiance sur la piste.
Si la pause de compétition forcée au début de la pandémie a été difficile pour bien des athlètes, elle a plutôt été salutaire pour Philibert-Thiboutot. Une occasion de se reposer mentalement et physiquement, mais aussi de revenir aux sources.
Après Rio, c’est comme si j’étais devenu trop gourmand. À chaque compétition, je voulais faire mieux qu’aux Jeux olympiques. Tout était axé sur les résultats. Dans les dernières années, j’ai compris que ce n’était pas quelque chose qui fonctionnait. Que je devais revenir à quelque chose d’un peu plus pur, de courir pour me dépasser moi-même et avoir du plaisir.
Comme de fait, cette nouvelle mentalité a mené aux résultats tant attendus depuis des années. Déjà, le printemps dernier, l’ancien du Rouge et Or sentait qu’il avait retrouvé la forme des beaux jours. N’eût été d’une malchance, une blessure au tendon d’Achilles subi lors d’un contact accidentel en course, fort à parier que Charles Philibert-Thiboutot aurait réussi le chrono nécessaire pour participer aux Jeux de Tokyo.
Me faire blesser par un autre compétiteur lors d’une course, c’est quelque chose qui était complètement en dehors de mon contrôle et, malheureusement, ça a complètement fait dérailler les plans, relate-t-il.
Ce n’est finalement que quelques semaines trop tard, en juillet, que le spécialiste du 1500 m a signé sa meilleure performance en cinq ans, avec un temps de 3:34.43 qui l’aurait placé sur la ligne de départ au Japon. Qu’à cela ne tienne, le Québécois a assuré un an à l’avance sa place aux Mondiaux d’athlétisme de juillet prochain, en Oregon. Difficile de faire mieux en matière de prix de consolation.
« Juste parce que je suis moins stressé, parce que je sais que suis déjà qualifié pour le plus gros événement de l’été, j’ai plus de plaisir à aller m’entraîner. C’est comme si tout allait mieux, comme si j’étais plus en forme. »