
Le ping-pong, une vraie passion pour les jeunes sœurs Patry
Radio-Canada
Le bruit des petites balles blanches qui frappent les raquettes est intense et rapide. Les sœurs Patry se renvoient la balle de façon impressionnante sur une des deux tables disposées dans la salle d’entraînement où elles s’exercent, tous les matins de la semaine, pendant au moins deux heures. Le tennis de table fait partie de leur vie depuis maintenant quatre ans, et leur pratique est devenue plus sérieuse il y a deux ans.
Qu’est-ce qui a bien pu pousser deux jeunes filles de 12 et 15 ans à s’investir autant dans ce sport? Une maman ancienne joueuse, qui a participé à un tournoi et qui pouvait compter sur ses filles comme spectatrices.
On l’a accompagnée au club, puis on a commencé à jouer. Au début, j’ai détesté ça, mais avec le temps et surtout, en jouant avec ma sœur, j’ai commencé à aimer ça, raconte l’aînée, Jasmine.
Cette dernière avoue qu’elle doit parfois justifier sa passion pour le tennis de table. La plupart des gens ne prennent pas ça très au sérieux. Ils disent que c’est un sport que tu joues dans le sous-sol, que ce n’est même pas un sport. Mes amis, ils voient les efforts que je mets, mais pour les nouvelles personnes, des fois c’est dur d’imaginer à quoi ça ressemble parce qu’ils ne sont pas exposés à ça. En Amérique du Nord, ce n’est pas un sport très développé, tandis qu’en Europe, en Asie et même en Amérique du Sud, c’est très très populaire.
Zoé avait quant à elle l'habitude des sports de raquette. C’est peu commun, je trouvais ça un peu drôle, sauf que je faisais du tennis avant, donc c’était correct , soutient celle qui s’apprête à vivre ses premiers Jeux du Québec à Rivière-du-Loup dans les prochains jours. La cadette des Patry est d’ailleurs classée deuxième au Québec dans la catégorie des 14 ans et moins.
« Il y a quatre ans, j’ai commencé à jouer sans avoir aucun objectif et là, je suis aux Jeux du Québec et je suis très haut classée. C’est très cool. C’est excitant! »
Elle sera bien accompagnée dans cette aventure, puisque Jasmine compétitionnera chez les 17 ans et moins. Trois autres joueurs feront également le voyage : Antoine Muzzi, Benoit Deletoille et Roberto Flores Ruiz. Ce dernier s’est lancé dans le tennis de table il y a environ seulement un an et demi.
La population sherbrookoise aura certainement la chance de revoir cette équipe à l'œuvre lors des Jeux du Québec 2024. Le Club d'excellence de tennis de table de l'Estrie espère aussi être en mesure d'offrir cette expérience à de nouveaux joueurs. Oui, c’est possible [de participer aux Jeux du Québec]. C’est toujours compliqué d’avoir des équipes complètes, surtout au niveau des filles. Nous, on est chanceux en Estrie, on a deux filles. Je sais qu’il y a beaucoup de régions pour qui c’est plus compliqué d’attirer les jeunes filles. Vraiment, c’est ouvert à tous. [...] Je pense que ça vaut le coup de venir l’essayer , assure l’entraîneur du club, Marko Medjugorac.
C’est un vieux club. [...] Il a une belle histoire, ce club. J’ai commencé à jouer ici à 10 ans, j’ai eu une carrière internationale et je savais qu’éventuellement, j’allais revenir vivre à Sherbrooke. Ça me tenait à cœur de redonner au club. C’est à moi de redonner aux plus jeunes, ajoute celui qui a habité pendant plusieurs années en Europe pour pouvoir pratiquer professionnellement son sport.