Le pergélisol, bombe à retardement pour le climat
TVA Nouvelles
Entouré de montagnes enneigées, le plateau de Stordalen est un vaste marécage de tourbe, criblé d’étangs boueux. Une étrange odeur d’œuf pourri vient y troubler l’air pur du Grand Nord suédois.
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Nous sommes en Arctique, à une dizaine de kilomètres de la petite ville d’Abisko, où le réchauffement climatique est trois fois plus rapide qu’ailleurs dans le monde.
Plantée dans les marais, couverts de touffes d’herbe et d’arbustes d’où pointent baies bleues et oranges et fleurs blanches, une nacelle aux allures de capsule spatiale révèle l’importance insoupçonnée de ce lieu perdu aux confins du monde.
Ici, les scientifiques scrutent la fonte du sol souterrain gelé, connu sous le nom géologique de pergélisol.
Quand pour faire ses tests le chercheur Keith Larson avance sur les planches de bois posées en réseau pour circuler au-dessus des étangs marécageux, la structure s’enfonce dans la tourbière et des bulles émergent à la surface.
L’odeur caractéristique qui s’en dégage provient du sulfure d’hydrogène, parfois désigné comme le « gaz des marais ». Mais c’est un autre gaz qui s’échappe avec, inodore à l’état naturel, qui alarme la communauté scientifique : le méthane.