Le Pen prône un « rapprochement stratégique » de l’OTAN avec Moscou après la guerre
Radio-Canada
La candidate d'extrême droite à l'élection présidentielle française Marine Le Pen a plaidé mercredi pour un « rapprochement stratégique entre l'OTAN et la Russie », « dès que la guerre russo-ukrainienne sera achevée et aura été réglée par un traité de paix ».
C'est l'intérêt de la France et de l'Europe, mais aussi je crois des États-Unis qui n'ont [...] aucun intérêt à voir émerger une étroite union sino-russe, a estimé la candidate du Rassemblement national (RN), lors d'un point presse sur la diplomatie à Paris.
Marine Le Pen, qui affrontera Emmanuel Macron lors du deuxième tour de la présidentielle française, ne souhaite ni soumission à Moscou ni suivisme à l'égard de l'administration Biden, particulièrement dans la région Asie et Océanie, a-t-elle affirmé.
Je le répète, sans ambiguïté, élue présidente, je quitterai le commandement intégré [de l'OTAN], mais ne renoncerai pas à l'application de l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord, sur la sécurité collective exactement donc comme ce fut le cas avant 2009, a-t-elle ajouté.
Marine Le Pen propose dans son projet présidentiel une alliance avec la Russie pour l'inclure dans une architecture de sécurité européenne qui ne peut se confondre avec la seule OTAN, considérée comme une organisation belliciste.
La dirigeante d'extrême droite, qui avait été reçue par Vladimir Poutine lors de la campagne présidentielle de 2017, est régulièrement accusée par ses adversaires d'accointances avec le pouvoir russe.
En 2014, le Rassemblement nationalRN avait eu recours à un prêt russe de neuf millions d'euros, qu'il est toujours en train de rembourser, en suivant un rééchelonnement obtenu en 2020 auprès de ses créanciers, une firme russe dirigée par d'anciens militaires, Aviazapchast.
Le Rassemblement national renvoie la faute sur les banques françaises qui ont toutes refusé de lui accorder des prêts.
Le 4 avril, Marine Le Pen a évoqué des crimes de guerre en Ukraine après la découverte de centaines de corps de civils dans la région de Kiev, notamment à Boutcha.