
Le Parti vert en déroute
TVA Nouvelles
La cheffe du Parti vert Annamie Paul a donné sa démission lundi matin. Le parti qui semble en déroute selon le dernier scrutin, alors qu'il a récolté à peine 2 % des votes dans la dernière élection.
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«Il y a un bilan à faire de toute cette situation-là, c’est quand même du jamais vu», note André Lamoureux, chargé de cours au département de science politique à l'UQAM. «En l’espace de quelques mois, le Parti vert est passé d’un dérapage communautariste à une implosion sans précédent qui a entraîné un effondrement de ses appuis dans les élections avec en toile de fond une cheffe passablement intolérante, hostile même, selon certains militants.»
M. Lamoureux explique qu'on n'a jamais vu de conseil fédéral qui se soulève contre son chef en l’appelant à la destitution en cours de campagne.
«Une telle zizanie, une telle fracture, je ne sais pas comment le Parti vert va pouvoir remonter d’une affaire pareille», note-t-il. «Ça a un impact dans l’ensemble de la population en terme de confiance envers ce parti.»
Le chargé de cours pense que le Parti vert devra changer de programme, particulièrement en ce qui a trait aux francophones au Québec et dans le reste du Canada.
«Si on amasse toutes les prises de position de Mme Paul des derniers mois, c’est une coupure complète avec le Québec», souligne-t-il. «Elle a refusé d’adopter une motion du bloc pour dénoncer l’imposition de la loi des mesures de guerre au Québec. Elle refuse même de reconnaître la nation québécoise et son droit de protéger sa langue nationale. On retourne loin en arrière.»
Selon M. Lamoureux, il faut que le prochain chef du Parti vert ait un programme qui colle davantage aux aspirations des différents partis du Québec et du Canada.
«La section québécoise a fait une sortie autour du 15 septembre pour dire qu’elle se dissociait des propos d’Annamie Paul sur la question du Québec mais c’était trop peu, trop tard», se désole-t-il.