Le Parti vert, Climat Québec ou Bloc Montréal : les tiers partis sont-ils assez visibles?
Radio-Canada
C'était le soir du débat des chefs à Radio-Canada. À l'extérieur, à travers l'imposante sécurité, des groupes de pression et des militants manifestaient pancartes et banderoles à la main au son de la musique des Cowboys Fringants.
Parmi eux, se trouvait le chef du Parti vert du Québec, Alex Tyrrell. Avec d'autres, il réclame une réforme du mode de scrutin. Son parti a obtenu près de 2 % des suffrages à l'élection générale d'octobre 2018. Si on avait eu un système proportionnel absolu, on aurait gagné deux sièges à l'Assemblée nationale et même plus si on considère le vote stratégique, soutient-il.
Il dénonce, par le fait même, la présence du chef du Parti conservateur du Québec au débat des chefs.
« Ça n'a aucun sens! Le Parti vert du Québec a reçu plus de votes que le Parti conservateur aux dernières élections. Malgré ça, son chef est au débat, alors que moi je suis dans la rue, sur le trottoir, à répondre aux questions. »
Le chef des Verts reproche aussi l'absence de couverture médiatique. C'est déplorable, il n’y a eu aucun article sur le Parti vert dans les médias alors qu'on est rendu à la 25e journée de la campagne électorale, clame-t-il.
En 2018, son parti a obtenu près de 9000 votes de plus que le Parti conservateur du Québec, mais ce dernier a pu faire son entrée à l’Assemblée nationale lorsque l’ex-députée caquiste Claire Samson a rejoint la formation.
Selon le politologue et professeur de science politique à l’Université du Québec en Outaouais, Thomas Collombat, elle a donné au Parti conservateur une plus grande visibilité : À partir du moment où on met un pied dans le Salon bleu, les médias et l'électorat ne vous regardent plus de la même façon. Le fait d'avoir une députée à l'Assemblée nationale lui a donné un statut différent, une audience différente et a fait en sorte qu’il puisse entrer dans le jeu.
En pleine campagne électorale, des marches pour le climat se sont tenues un peu partout dans le monde, dont une à Montréal. Un lieu de prédilection pour le Parti vert d'Alex Tyrrell, qui était sur place avec plusieurs de ses candidats, mais aussi pour Climat Québec dirigé par Martine Ouellet.
L’ancienne ministre péquiste et ancienne cheffe du Bloc québécois a réussi à recruter 54 candidats à travers la province. Créé l’an dernier, son parti se dédie, lui aussi, entièrement à la cause environnementale. On a créé Climat Québec parce que l'ensemble de l'offre politique ne convenait pas du tout. Elle n'était pas à la hauteur pour régler la crise climatique. Les marcheurs vont inciter les décideurs à avoir des actions radicales. Il y a une action radicale accessible aux citoyens : c’est de changer complètement la classe politique, soutient la cheffe.