Le Parti québécois prône une réelle indépendance alimentaire du Québec
Radio-Canada
Le Parti québécois compte mieux soutenir l’agriculture afin d’atteindre une réelle indépendance alimentaire au Québec.
En visite lundi à la ferme Mirolait de Saint-Gertrude-Manneville, près d’Amos, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon s’est engagé à freiner l’accaparement des terres avec des mesures punitives pour les spéculateurs et à rendre le dézonage plus difficile en modernisant la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles. Il souhaite aussi mettre en place des incitatifs pour encourager la remise en production des terres agricoles en friches.
Un gouvernement du Parti québécois encouragerait aussi l’achat local en demandant que 70 % de la nourriture servie dans les institutions publiques, comme les écoles et les hôpitaux, et parapubliques provienne d’entreprises québécoises. Il s’agit d’un rehaussement de l’engagement de 2018, qui fixait la barre à 50 %, qui s’impose par l’urgence climatique, a expliqué Paul St-Pierre Plamondon.
« Ce que les changements climatiques nous demandent de faire, c'est de modifier notre économie pour qu’on encourage localement et que les circuits pour la consommation comme l’alimentation soient basés sur l’alimentation locale. Le premier joueur à donner l’exemple, ça doit être l’État québécois qui dit : nous, on achète au Québec et ce qu’on sert est québécois. »
Selon le chef du PQ, le Québec doit s’affranchir de sa dépendance aux autres pays dans l’approvisionnement alimentaire, comme l’a bien démontré, d'après lui, la pandémie de COVID-19.
Quand le Parti québécois dit on veut assurer notre indépendance alimentaire, notamment en contrant l’accaparement des terres, en soutenant nos agriculteurs, en achetant localement pour augmenter notre capacité de production, ce sont des gestes qui sont payants économiquement. Mais je pense que c’est également un devoir moral, parce que si on ne fait pas ça, on n’a pas une capacité de s’autosuffire si jamais il arrive une autre crise, une autre pandémie, affirme-t-il.
Paul St-Pierre Plamondon estime aussi que l’historique de son parti en matière d’agriculture, avec le travail d’anciens ministres comme Jean Garon et François Gendron, donne de la crédibilité à ses engagements. On a toujours été le parti à la défense des agriculteurs et des intérêts du Québec, a-t-il déclaré.
Un gouvernement du Parti québécois mettrait aussi en place des programmes pour aider la relève à acquérir des actifs agricoles et des incitatifs fiscaux pour faciliter le transfert des actifs agricoles. Le propriétaire de la ferme Mirolait, Jasmin Dumais, s’est dit en faveur d’incitatifs fiscaux mieux adaptés.
En ce moment, ça peut même être une différence de génération. Si c'était mon père qui m’avait transféré la ferme, on aurait été apparentés. Mais étant donné que c’est mon oncle, nous sommes non apparentés. Pourtant, ç'a quand même été l'entreprise de mon grand-père à l’époque. C’est vraiment une nuance fiscale qui a eu un impact majeur sur mon entreprise lors du transfert. Je crois que de la modernité pourrait se faire à cet endroit-là, a-t-il confié.