Le pape François déplore les « tragédies oubliées » dans son message de Noël
Radio-Canada
Le pape François a appelé samedi au « dialogue » face à la « tentation du repli sur soi », lors de son traditionnel message de Noël, au cours duquel il a insisté sur les conflits « oubliés », notamment en Syrie et au Yémen.
Ukraine, Afghanistan, Irak, Birmanie, Éthiopie, Soudan, Sahel... Comme à son habitude, le pontife argentin s'est livré à un vaste tour d'horizon des conflits de la planète et des conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire, pour ce deuxième Noël en temps de COVID-19.
En ces temps de pandémie, notre capacité à entretenir des relations sociales est mise à rude épreuve, la tendance se renforce à se replier sur soi, à faire cavalier seul, y compris au niveau international, a déclaré le souverain pontife devant les fidèles massés sous la pluie sur la place Saint-Pierre, au Vatican.
Nous voyons encore beaucoup de conflits, de crises et de contradictions qui semblent ne jamais devoir finir, et nous ne les remarquons presque plus tant nous y sommes habitués, avec le risque de ne pas entendre le cri de douleur et de désespoir de tant de nos frères et sœurs, a-t-il regretté.
Parmi la douzaine de pays cités, le pape de 85 ans a surtout insisté sur les tragédies immenses et oubliées qui se jouent en Syrie et au Yémen, en proie à des conflits qui ont fait de nombreuses victimes et un nombre incalculable de réfugiés.
« Nous entendons le cri des enfants s'élever du Yémen où une terrible tragédie, oubliée de tout le monde, se déroule en silence depuis des années, faisant des morts chaque jour. »
Le pape François a aussi appelé à ne pas laisser se propager les métastases d'un conflit gangrené en Ukraine, où les tensions entre Kiev et Moscou font craindre une escalade militaire. Et il a évoqué le Myanmar, où l'intolérance et la violence touchent souvent aussi la communauté chrétienne et les lieux de culte.
Le pape a prié pour les victimes de la violence contre les femmes ainsi que les enfants et adolescents victimes de harcèlement et d'abus, au terme d'une année à nouveau marquée par les scandales de pédophilie au sein de l'Église.
Fustigeant l'indifférence face au drame des migrants, il a appelé à ce que les traitements nécessaires, notamment les vaccins, puissent parvenir aux populations les plus démunies, comme il l'avait déjà fait à plusieurs reprises.