
Le pape dénonce à Athènes une Europe « déchirée par les égoïsmes nationalistes »
Radio-Canada
Au premier jour de sa visite à Athènes, le pape François a parlé samedi de la responsabilité de l'Europe dans la crise migratoire et déploré qu'elle soit « parfois bloquée » et « déchirée par les égoïsmes nationalistes ».
Le souverain pontife argentin de 84 ans, arrivé peu après 11 h à l'aéroport d'Athènes, a regretté que l'Europe persiste à tergiverser face aux arrivées de migrants au lieu d'être un moteur de solidarité.
Il s'exprimait devant la présidente de la République hellénique, Katerina Sakellaropoulou, et le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, ainsi qu'un parterre de personnalités catholiques et de la société civile, qui l'ont chaudement applaudi au palais présidentiel d'Athènes.
François a en outre relevé un recul de la démocratie, et pas seulement sur le continent européen, estimant que la démocratie exige la participation et l'implication de chacun, quand l'autoritarisme est expéditif et les assurances faciles offertes par les populismes semblent tentantes.
« La communauté européenne, déchirée par les égoïsmes nationalistes, apparaît parfois bloquée et non coordonnée, au lieu d'être un moteur de solidarité. »
Autre enjeu de cette visite, les liens avec les chrétiens orthodoxes, séparés de l'Église catholique depuis le schisme de 1054 entre Rome et Constantinople et majoritaires en Grèce.
Le pape a dit venir à Athènes étancher sa soif aux sources de la fraternité et renforcer ses liens avec ses frères de foi.
Vingt ans après que Jean-Paul II eut demandé pardon pour les péchés des catholiques contre les orthodoxes, en référence au sac de Constantinople de 1204, François a ainsi fait de même, évoquant des erreurs et la honte de l'Église.
Se présentant avec beaucoup de respect et d'humilité, le pape a évoqué les racines communes des deux églises qui ont traversé les siècles, et regretté que celles-ci aient ensuite grandi loin les (unes) des autres.