
Le pape au Canada : l’ancien grand chef de Wendake attend plus que des excuses
Radio-Canada
Konrad Sioui a suivi avec intérêt l’arrivée du pape François, dimanche, au Canada. Il souhaite que le souverain pontife s’engage pour l’autodétermination des peuples autochtones.
Le chef de l'Église catholique est arrivé à Edmonton, première étape de son voyage de six jours qui le mènera ensuite à Québec et à Iqaluit. Ce périple s'inscrit dans une volonté de l'Église de poursuivre sa démarche de réconciliation pour le rôle qu'elle a joué dans les pensionnats pour Autochtones.
L’ancien grand chef de la Nation huronne-wendat de Wendake, près de Québec, n’a pas connu ces établissements, mais à l’école de jour où il a été envoyé, il a, là-bas aussi, subi des sévices et entendu des horreurs.
« Dès notre premier jour, on nous a dit que nos ancêtres avaient tué les saints martyrs canadiens. On nous a bénis à coups d’eau bénite. On avait 6 ans et on était à genoux. »
Les décennies ont passé, mais les souvenirs restent ancrés dans sa mémoire.
On nous disait: ‘’Vos ancêtres ont été des barbares, des sauvages. Vos ancêtres ne connaissaient pas Dieu, ils priaient des Dieux qui étaient des démons. Vous n’irez pas à notre paradis parce que vos ancêtres ont été trop méchants et qu’il n’y a aucun remède pour ça.’’
Ce n’étaient pas les pensionnats pour Autochtones, mais c’était, décrit-il, la même façon, le même endoctrinement de toujours vouloir nous réduire à rien, de nous faire porter un fardeau accablant, de nous faire croire que nous étions des êtres de deuxième ou de troisième ordre.
Il y eut également la violence à coups de strap ou de règle, se rappelle-t-il.
« Mon frère qui était gaucher comme moi s’est fait casser des doigts parce que c’était la main du Diable. »