Le NPD ausculte sa défaite contre Doug Ford: la cheffe et l’argent n’ont pas suffi
Radio-Canada
Le Nouveau parti démocratique de l’Ontario n’a « pas réussi à établir un lien avec les électeurs ou à susciter leur intérêt » lors de la dernière campagne électorale provinciale au printemps 2022. C’est ce que conclut le parti dans un rapport d’examen déposé ce mois-ci.
Plusieurs conditions favorables étaient pourtant réunies, écrit le comité d’examen de la campagne 2022, coprésidé par Janelle Brady et Dennis Young. Le parti avait alors, en la personne d’Andrea Horwath, une cheffe bien établie, et iI s'agissait de la campagne la mieux financée et la mieux dotée en ressources jamais mise en œuvre par le NPD ontarien.
Si les néodémocrates ont réussi à conserver leur statut d’opposition officielle à Queen’s Park, ils sont passés de 40 à 31 sièges et nous avons perdu 813 000 voix, soit 42 % de notre vote en 2018, une baisse plus importante que celle de tout autre parti, soulignent les auteurs du rapport.
La baisse remarquable de 13 % du taux de participation à l'échelle de la province s'est faite principalement à nos dépens, observent-ils. Le taux de participation a atteint un niveau historiquement bas aux dernières élections, 43,5 % contre 57% en 2018.
Plusieurs raisons sont avancées pour cette défaite électorale du NPD. Le parti évoque les vagues de COVID-19, qui ont donné à Doug Ford une tribune et ont rendu difficile, voire impossible, pour Andrea [Horwath] de rester dans l'actualité.
Les élections fédérales de 2019 et 2021 ont interrompu à deux reprises les préparatifs de notre campagne provinciale. Il est presque impossible de vaincre un gouvernement de premier mandat, surtout dans une situation d’urgence comme la COVID.
Mais les causes sont aussi plus profondes, reconnaît le parti.
« Il ne suffisait pas d'être contre Doug Ford. L’accent que nous avons mis sur le vote stratégique était un appel au changement sans fournir de raisons convaincantes de procéder à ce changement. Dans une province au système tripartite, il ne suffit pas de dire non aux deux autres partis, nous devons donner des raisons de nous dire oui. »
Le comité d’examen note tout de même plusieurs aspects positifs dans la campagne, quant à la formation des bénévoles et du personnel par exemple, les mécanismes de collecte de fonds dans les circonscriptions, et la plateforme du parti.