Le nombre de personnes qui parlent des langues autochtones diminue au Canada
Radio-Canada
De nouvelles données de Statistique Canada indiquent que le nombre de personnes parlant une langue autochtone a légèrement diminué au pays. Le recensement fait également état de difficultés de collecte de données.
Les données recueillies du recensement de 2021 montrent qu'environ 243 000 personnes ont déclaré être capables de parler une langue autochtone, ce qui représente une baisse par rapport au recensement de 2016, où ce chiffre était d'environ 251 000.
Statistique Canada a ajouté que les principales langues autochtones parlées à la maison sont le cri et l'inuktitut. Comme pour les autres années de recensement, le nombre de personnes qui déclarent être capables de parler une langue autochtone est plus élevé que celui des personnes qui déclarent en avoir une comme langue maternelle, ce qui suggère que les gens apprennent des langues autochtones.
L’agence fédérale a toutefois déclaré que la comparaison des années de recensement doit être faite avec prudence, car la pandémie de COVID-19 a entravé sa capacité à comptabiliser avec précision les Premières Nations et les autres communautés autochtones.
Pour le recensement de 2021, l’agence a indiqué ne pas avoir été en mesure de recueillir des informations auprès de 63 réserves et autres communautés des Premières Nations. Nombre d'entre elles auraient refusé l’accès aux employés de l’organisme.
Les responsables ont expliqué que les efforts déployés pour recueillir des données de recensement auprès des communautés autochtones ont été mis à mal par la pandémie de COVID-19, ainsi que par les vagues de chaleur et les incendies de forêt qui ont balayé la Colombie-Britannique et le nord de l'Ontario.
Ils ont également souligné que la participation au recensement avait été freinée par la découverte de tombes non marquées sur les anciens sites des pensionnats pour Autochtones.
La publication des données de mercredi sur la langue intervient alors que le gouvernement libéral du premier ministre Justin Trudeau a décrit la préservation des langues autochtones comme une priorité. En 2019, le gouvernement a adopté une loi qui, selon les autorités, aiderait à la revitalisation des langues à travers le pays.
Lori Idlout, députée fédérale du Nunavut et représentante du NPD, a déclaré que, parmi les électeurs, la sauvegarde des langues fait partie de leurs préoccupations, au même titre que l’accès au logement, les soins aux personnes âgées et la santé mentale.