Le morcellement de la politique française
Radio-Canada
Dimanche après-midi, au nord de Paris, le polémiste Éric Zemmour tient son premier rassemblement depuis qu’il a officialisé sa candidature aux élections présidentielles.
Au même moment, à 35 kilomètres de là, Jean-Luc Mélenchon, du parti de gauche radicale La France insoumise, organise un grand événement devant ses partisans.
La veille, les militants du parti Les Républicains, de la droite classique, choisissaient leur porte-étendard en vue du scrutin d’avril : Valérie Pécresse, présidente de la région d’Île-de-France.
Il va sans dire que la fin de semaine est faste pour les analystes et observateurs de la scène politique française… surtout que les politiciens évoqués ci-dessus ne représentent qu’une poignée des aspirants-présidents qui sont sur la ligne de départ.
La gauche est fracturée entre le Parti socialiste, les écologistes et la France insoumise.
À l’extrême droite, la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, doit désormais composer avec la présence d’Éric Zemmour, qui tente d’attirer certains de ses électeurs en mettant l’accent sur les thèmes de l’immigration et de l’identité.
Le polémiste, désormais candidat, ne cache pas sa volonté de séduire aussi des électeurs de la droite classique. Un électorat également courtisé par le président sortant Emmanuel Macron, ancien ministre au sein d’un gouvernement socialiste qui a lancé son propre parti centriste.
Lors du premier tour du scrutin, le 10 avril, les deux candidats qui obtiendront le meilleur score se qualifieront pour le second tour.
Or, selon Mathieu Gallard, directeur de recherche au département des affaires publiques d’Ipsos, le nombre élevé de prétendants, peut-être même à des niveaux inédits , rend ce duel du deuxième tour très imprévisible.