
Le mont Fortress est devenu un laboratoire de recherche sur le changement climatique
Radio-Canada
Des chercheurs ont installé des instruments de mesure et caméras à plusieurs endroits du mont Fortress, incluant son pic et sa vallée, pour enregistrer le volume des précipitations de neige, de pluie et la force du vent. L'objectif est d'observer la fonte des neiges au cours de l’année.
Nous essayons de suivre chaque goutte d'eau, chaque flocon de neige et de voir où ils vont, dit John Pomeroy, directeur du Centre d’Hydrologie à Canmore de l’Université de la Saskatchewan. Il supervise le laboratoire Coldwater pour lequel 23 chercheurs travaillent.
Les informations collectées par, entre autres, 35 stations hydrométriques permettent aux chercheurs d’établir des modèles climatiques plus fiables pour prévoir les inondations, les sécheresses et l'approvisionnement en eau. Selon John Pomeroy ces informations sont cruciales, car le changement climatique transforme l'environnement des montagnes.
D'ailleurs, certaines prévisions sont pessimistes. Près de la moitié des glaciers dans le monde sont condamnés à disparaître d’ici la fin du 21e siècle, et ce, même si le réchauffement climatique est limité à 1,5°C, avance une étude publiée jeudi dans le journal scientifique Science.
Les données sont aussi collectées par voie aérienne grâce à des drones équipés de capteurs qui peuvent mesurer le volume de la neige.
On peut prélever un million d'échantillons de neige en une journée, au lieu de physiquement le faire nous-mêmes et risquer de perturber cette neige, dit Madison Harasyn, pilote de drone.
Les chercheurs du Centre d’Hydrologie ont fait quelques découvertes, comme le fait que la neige sur la cime des arbres s'évapore dans l’atmosphère au lieu de fondre et de se transformer en eau. John Pomeroy dit qu’ils ont aussi appris que les avalanches déplacent la neige vers des altitudes plus basses, créant des sortes de réservoirs où elle fondra.
Toutes ces découvertes et ces données sont partagées avec les autorités canadiennes, mais aussi avec celle du monde entier. Il y aura d'autres inondations à l'avenir et j'espère que nous serons en mesure de mieux les prévoir que par le passé, dit John Pomeroy.