Le Missouri ira plus loin, promet le parrain de la loi anti-avortement
Radio-Canada
Maintenant que le Missouri a criminalisé l’avortement, les élus républicains veulent aller plus loin. La crainte de plusieurs militants pro-choix semble ainsi se concrétiser. Malgré les manifestations, Nick Schroer, le représentant républicain de la Chambre du Missouri qui a parrainé la loi anti-avortement, ne compte pas reculer, au contraire. Si bien que certains citoyens songent à quitter cet État.
La ville d'O'Fallon au Missouri est située à peine à 45 minutes du centre-ville de Saint Louis. Elle se trouve dans le comté rural de Saint Charles, un terreau profondément républicain. Nick Schroer a été élu représentant de ce district à la Chambre du Missouri en 2016. Aujourd’hui, il fait campagne pour accéder au Sénat.
Ces jours-ci, il intensifie les rassemblements à la rencontre de ses militants. Les républicains à qui je parle sont fous de joie lorsqu’ils apprennent que c’est moi qui ai parrainé la loi anti-avortement. Ils me demandent des autographes et me demandent ce qu’ils peuvent faire pour m’aider, dit fièrement le jeune avocat.
Il y a ceux qui l'admirent et ceux qui le détestent. À l’extérieur de l'édifice où se tient le rassemblement républicain, une centaine de militants pro-choix ont fait la route depuis Saint Louis pour perturber la rencontre. Leur stratégie semble avoir fonctionné : Nick Schroer avoue que bien de ses partisans ont décidé de rebrousser chemin.
Mais les manifestations contre sa loi ne l’arrêteront pas. Je sais qu’il y a des manifestations ce soir. Je leur dis bienvenue et je suis ouvert au débat, pour autant que ce soit pacifique, explique-t-il.
Mais le débat sur l’avortement semble déjà clos et sans appel. Nick Schroer parle plutôt d’éduquer ses adversaires, puisqu'il croit que cette loi est la volonté des électeurs du Missouri et de Dieu. Je pense que c'est simplement ce que les gens veulent ici. Puis, sans l'intervention de Dieu, je ne sais pas comment on aurait pu passer cette loi, poursuit l'élu profondément religieux.
Gonflé à bloc par l’abandon de l’arrêt Roe contre Wade et porté par ses convictions, il veut donc aller plus loin. Après l’avortement chirurgical, il veut s’attaquer à la pilule abortive dès l’automne. Son objectif est d’interdire ces pilules au Missouri et même d’empêcher leur envoi par la poste. Il faut en restreindre l'accès, comme c'est assez nouveau, il n'y a encore aucune loi qui encadre ça, explique le politicien.
« Je peux vous garantir que lors de la prochaine session législative, on va se pencher sur la question de la pilule abortive. »
Ces nouvelles promesses n'étonnent pas Yara Holt, originaire de la France. Cette résidente de Saint Louis s'est établie au Missouri après y avoir terminé ses études de commerce. C'est juste le premier domino et on s'attend tous à ce qu'il y ait beaucoup de choses qui arrivent et que ça continue dans la même direction à grappiller à gauche et à droite, raconte-t-elle.