Le ministre Sajjan estime prématuré le retour des réfugiés en Syrie
Radio-Canada
La Syrie n'est pas encore suffisamment sûre pour que des millions de réfugiés commencent à rentrer chez eux, a averti un ministre canadien lors d'une visite au Liban mercredi. Le ministre canadien du Développement international, Harjit Sajjan, a tenu ces propos quelques jours après que les autorités libanaises ont annoncé un plan pour commencer à renvoyer 15 000 réfugiés syriens chaque mois dans leur pays déchiré par la guerre.
Les remarques de M. Sajjan ont suivi sa tournée dans la région qui l'a également conduit en Jordanie, où il a rendu visite à des réfugiés syriens vivant dans des camps de tentes.
Plus de cinq millions de Syriens ont fui leur pays lorsque le conflit a éclaté, il y a 11 ans, la plupart d'entre eux vivant désormais dans les pays voisins, la Turquie, le Liban et la Jordanie. Le Liban, qui a accueilli un million de Syriens, est aux prises avec un effondrement économique et une crise financière sans précédent et a hâte de voir les réfugiés retourner en Syrie.
Lundi, le ministre syrien de l'Administration locale, Hussein Makhlouf, a déclaré que les réfugiés syriens au Liban pouvaient commencer à rentrer chez eux, s'engageant à obtenir toute l'aide dont ils ont besoin de la part des autorités.
Cependant, l'agence des Nations unies pour les réfugiés et pour les groupes de défense des droits s'opposent au rapatriement involontaire vers la Syrie, affirmant que cette pratique risque de mettre en danger les réfugiés de retour. Des groupes de défense des droits de la personne ont déclaré que certains réfugiés syriens rentrés chez eux ont été détenus.
M. Sajjan a fait écho à ces préoccupations mercredi.
Il est très important de s'assurer qu'il existe un environnement absolument sûr dans lequel ils peuvent retourner, a déclaré M. Sajjan dans une entrevue à l'Associated Press.
« De toute évidence, en ce moment, selon nos estimations, la Syrie n'est pas un endroit sûr pour le retour des gens. »
Ce sont des gens très fiers, qui veulent rentrer chez eux. Ils ne veulent pas vivre dans ces conditions, a déclaré le ministre canadien, ajoutant que tout retour devra se faire de façon volontaire.