Le milieu littéraire partagé quant aux impacts de la COVID-19 sur le marché du livre
Radio-Canada
Les libraires, et les auteurs et autrices ont des sentiments ambivalents quant aux conséquences de la COVID-19 sur le marché du livre. S'il est vrai que la pandémie a nui aux commerces, elle a aussi contraint le milieu littéraire à faire preuve de créativité pour joindre le public.
L'auteur montréalais Christopher DiRaddo en est un exemple. Son deuxième livre a été publié l'an dernier au cours de la pandémie. M. DiRaddo a été déçu lorsqu'il a appris qu'il ne pouvait pas procéder à un lancement public festif.
Faisant mauvaise fortune, l'écrivain a choisi de faire preuve de créativité. Son partenaire et lui ont créé des sacs-cadeaux comprenant un exemplaire du bouquin The Family Way. Il s'est promené dans toute la région montréalaise pour les livrer en personne à ses lecteurs et lectrices.
Contrairement aux courtes séances de signature dans une librairie, les visites personnalisées ont donné à l'auteur l'occasion d'établir des liens plus profonds avec son public et ses vieilles connaissances. De façon étrange, c'est presque comme si on avait réinventé ce que doit être un lancement de livre, relève-t-il.
Des auteurs et autrices disent que les leçons de mise en marché apprises pendant la pandémie et un intérêt accru pour la lecture sont des signes encourageants pour l'avenir de la littérature.
Plusieurs personnes œuvrant dans le milieu du livre interviewées par La Presse canadienne reconnaissent que la pandémie a grandement nui aux librairies qui ont dû composer avec les fermetures, des capacités limitées et des annulations de séances de signature.
Chris Hall, un libraire de Winnipeg, décrit 2020 comme une année catastrophique pour les petits commerces comme le sien, mais il voit déjà les signes d'une bonne relance.
M. Hall, qui est également le président du conseil d'administration de la Canadian Independent Booksellers Association (Association canadienne des libraires indépendants), dit constater un intérêt accru des Canadiens et Canadiennes pour les commerces locaux. Il a aussi noté que plusieurs personnes ont retrouvé le goût à la lecture lorsque les autres activités ont été annulées.
Après quelques mois, il n'y a plus tant de choses à voir sur Netflix, lance-t-il.