Le milieu du tourisme d’affaires demande lui aussi des dates de réouverture
Radio-Canada
Le milieu du tourisme d’affaires, qui périclite radicalement depuis deux ans, réclame lui aussi à Québec plus de prévisibilité et demande à connaître la date à laquelle les réunions d’affaires et les congrès pourront reprendre dans la province.
Yves Lalumière, le président-directeur général de Tourisme Montréal, a d’ailleurs interpellé le gouvernement publiquement à ce sujet cette semaine, dans une lettre ouverte à La Presse, où il affirme qu’à moins de l’annonce dans les prochains jours d’une date où ces événements pourront se tenir de nouveau, Montréal essuiera des pertes économiques de 150 millions de dollars l’été prochain.
Déjà, des congrès qui devaient se tenir à Montréal au printemps ont été annulés. Et les joueurs de l’industrie craignent que d’autres organisateurs de congrès prennent les mêmes décisions dans les prochaines semaines.
On sait qu'on va rouvrir, mais quand et dans quelles conditions? Les congrès sont en attente de savoir est-ce qu'on va pouvoir être 100 personnes, 200 personnes, 1000 personnes? Est-ce qu'on va pouvoir servir des repas? Toutes ces questions-là doivent être répondues, insiste le président-directeur général de l’Association des hôtels du Grand Montréal, Jean-Sébastien Boudreault.
Il faut que les organisateurs des congrès soient sûrs qu’on puisse tenir ces réunions à Montréal. […] L'incertitude québécoise rend très nerveux les organisateurs de congrès, qui préfèrent annuler tout de suite au lieu d'attendre dans une sorte de va-et-vient, ajoute pour sa part Manuela Goya, vice-présidente de Développement de la destination et affaires publiques chez Tourisme Montréal.
La situation n’est pas encore catastrophique. Mais les annulations d’événements commencent à s’additionner dans la métropole, avec des conséquences économiques certaines.
J'ai un congrès d'ingénieurs qui devaient venir au mois d'avril. Deux cents chambres. Des revenus de 300 000 $ pour cette semaine-là qui ont été complètement annulés, et non pas reportés, déplore Bertil Fabre, directeur général du Centre Sheraton de Montréal.
Au Palais des congrès, 22 événements ont été annulés entre décembre 2021 et mars 2022. Mais 180 autres doivent encore avoir lieu d’ici la fin de l’année, indique Jean-Sébastien Boudreault, dont deux d'envergure cet été, qui rassembleront respectivement 10 000 et 14 000 congressistes. Il ne faudrait pas les perdre, s’inquiète-t-il.
Manuela Goya souligne de son côté les nombreux mois de travail nécessaires pour attirer un congrès dans une ville plutôt qu’une autre, en précisant que des congressistes, ça se travaille des années à l'avance.