Le Mexique, proclamé vainqueur de la guerre commerciale États-Unis/Chine
TVA Nouvelles
Des étincelles volent au passage d'un laser qui découpe une lame de métal dans une usine à Monterrey, la capitale industrielle dans le nord du Mexique, le grand gagnant des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine à l'heure des élections du 2 juin.
Portant des casques et des lunettes de sécurité, des ouvriers utilisent des équipements de pointe dans cette unité de fabrication d'Aztec Technologies, entreprise d'assemblage de métaux qui travaille pour des géants américains tels John Deere et Honeywell.
«Maintenant, de nombreuses entreprises s'installent ici. Nous le savons, car beaucoup d'entre elles frappent à la porte pour que nous puissions leur fournir des pièces détachées», témoigne à l'AFP le directeur général d'Aztec Technologies, Juan José Ochoa.
«Nous sommes dans un emplacement privilégié en raison de notre proximité avec la frontière pour pouvoir exporter vers les États-Unis, le plus grand marché du monde», explique-t-il.
L'année dernière, le Mexique a dépassé la Chine comme premier partenaire commercial mondial de son grand voisin du nord. Les investissements étrangers ont battu un record en 2023 (36 milliards de dollars).
De Mexico à Monterrey, les décideurs économiques baignent dans l'optimisme, voire l'euphorie du «nearshoring» ou du «friendshoring».
Cet anglicisme, apparu dans la presse fin 2022, désigne la relocalisation des usines d'Asie vers les «maquiladoras» mexicaines (industries manufacturières de sous-traitance installées le long de la frontière).
Les fabricants préfèrent se rapprocher du grand marché américain, après la guerre commerciale lancée par Donald Trump contre la Chine, et la suspension des échanges internationaux pendant la pandémie.
Les craintes d'une guerre froide entre les États-Unis et la Chine renforcent l'attrait du Mexique, comme si les décideurs économiques avaient intégré qu'il valait mieux disposer de chaînes de production à Ciudad Juarez plutôt qu'à Shenzen.