Le masque N95, un outil nécessaire pour se protéger du variant Omicron?
Radio-Canada
Selon plusieurs experts, les travailleurs de la santé devraient porter davantage de masques N95, qui offrent une meilleure protection, pour faire face au variant Omicron. Mais la population devrait-elle aussi privilégier ce type de masque? De plus en plus de spécialistes se posent la question. Les avis divergent quant aux stratégies à adopter.
Depuis le début de la pandémie, les masques sont utilisés pour freiner la transmission du coronavirus. Et contrairement aux possibilités offertes en mars 2020, ce ne sont pas les choix qui manquent aujourd’hui : masques en tissu, chirurgicaux, N95…
Une chose est certaine, peu importe leur type, ils sont essentiels, selon l’immunologiste à l'Institut de recherches cliniques de Montréal André Veillette. Le virus se transmet surtout par aérosols. C'est important de les bloquer et c'est pour ça que les masques sont l'une des mesures les plus efficaces, explique-t-il.
Mais, selon le chercheur, les masques N95 se démarquent des autres, car ils filtrent environ 95 % des particules, contrairement à 50 % de filtration pour les masques chirurgicaux ou masques bleus et environ 20 % pour les masques de tissu ou de coton. Face à cette réalité et devant un variant Omicron particulièrement transmissible, l’immunologiste estime que lorsqu’une personne est à risque d’exposition, elle est beaucoup mieux d’avoir un N95, un masque nettement supérieur aux autres.
Le Dr André Veillette considère d’ailleurs que tout le personnel hospitalier, particulièrement à risque, devrait être équipé de ce type de masques, car des patients pourraient être infectés sans le savoir. Il croit qu’il faudrait possiblement rendre son utilisation obligatoire pour le personnel soignant.
Le chef de la prévention et du contrôle des infections à l'Hôpital Sunnybrook de Toronto, le Dr Jérôme Leis, explique que le variant Omicron change la donne. Il faut se protéger au maximum parce qu’on ne comprend pas encore tout à fait la transmission du virus. C'est certainement un virus qui est plus transmissible. À l’hôpital, on s’en servait de temps en temps, mais là il faut l’utiliser couramment, explique-t-il.
Le 15 décembre, Santé publique Ontario a transmis des directives provisoires à l’intention du personnel du secteur de la santé. Maintenant, tout le personnel qui prodigue des soins directs aux patients atteints de la COVID-19 ou qui interagit avec un cas suspect ou potentiel de la maladie devra préférer les masques N95 aux masques chirurgicaux. Il s’agit, selon la santé publique, d’un principe de précaution.
Mais, pour ce qui est de l’utilisation des N95 au sein de la population générale, le Dr Jérôme Leis se fait plus hésitant. Acheter un N95 en ligne, ce n'est pas forcément la même chose. Ça ne répond pas nécessairement aux critères qu'on utilise dans le système de santé. Ce ne sont pas nécessairement des masques sur lesquels on a fait des tests pour s'assurer qu'ils étaient bien ajustés. On ne sait pas vraiment si l’utilisation des N95 dans la communauté est nécessairement une meilleure option, explique-t-il.
Le Dr André Veillette n’est pas du même avis. Étant donné qu'il y a beaucoup de cas, que les masques N95 sont davantage disponibles, de plus en plus confortables et moins coûteux qu'auparavant, je pense que c'est raisonnable de renseigner la population et d'utiliser les meilleurs masques offerts disponibles, affirme-t-il.