Le lock-out de la MLB passera-t-il les Expos-Rays à la moulinette?
Radio-Canada
La semaine dernière, une nouvelle concernant le projet de retour du baseball majeur à Montréal est passée en coup de vent dans l’actualité sportive et n’a à peu près pas suscité de réactions au Québec.
Deux ans après avoir obtenu la permission d’explorer la viabilité du partage d’une équipe de baseball entre la région de Tampa Bay et Montréal, le propriétaire des Rays, Stuart Sternberg, présentait le fruit de ses travaux au comité exécutif du baseball majeur le mercredi 17 novembre dernier.
Composé de huit propriétaires, le comité exécutif est l’instance suprême au sein de la MLB. Les orientations, les ententes commerciales et les projets importants y sont filtrés et débattus. Et lorsqu’il y a consensus, ils sont ensuite présentés à l’ensemble des propriétaires qui apposent le sceau final d’approbation pour la forme.
Il y a deux ans, donc, on nous disait que les membres du comité exécutif avaient été enchantés par l’idée de construire deux stades dans deux villes pour accueillir une seule équipe. Mais mercredi dernier, aucune décision n’a été rendue après la présentation de Stuart Sternberg. Les huit membres du comité n’ont pas voté sur cette question et le propriétaire des Rays n’a pas obtenu de feu vert officiel pour tenter de concrétiser le projet.
Le printemps dernier, une source bien au fait des us et coutumes des décideurs de la MLB avait prédit que les membres du comité exécutif allaient se montrer polis à l’endroit de M. Sternberg, sans plus.
Ils vont l’encourager à développer son concept, mais personne ne se couchera sur la voie ferrée pour que ça se réalise. Par exemple, ils ne laisseront pas ce sujet devenir une distraction pendant les négociations de la prochaine convention collective. Les autres propriétaires ne voudront rien concéder pour obtenir le droit de faire jouer les Rays dans deux villes, arguait-on.
En sortant de cette rencontre mercredi dernier, le commissaire Rob Manfred a expliqué que le comité exécutif ne s’était pas prononcé sur le concept des villes soeurs parce qu’il y avait d’autres sujets plus pressants à l’ordre du jour. Et cela se comprend parfaitement. Après 27 ans de paix industrielle, les propriétaires de la MLB s’apprêtent à décréter un lock-out qui s’annonce long et douloureux.
Manfred a aussi ajouté qu’aucune décision n’avait été prise parce que le concept d’équipe à deux têtes est compliqué, ce qui est un bel euphémisme.
À sa sortie de la rencontre, Stuart Sternberg, qui fait la promotion de cette idée avec le milliardaire montréalais Stephen Bronfman, s’est toutefois dit encouragé par l’allure des discussions. Et il a dit s’attendre à une réponse formelle de la part du comité exécutif au cours du prochain mois.