Le Liban enterre les victimes des violents affrontements sur fond de vives tensions
Radio-Canada
Le Hezbollah pro-iranien et son allié, le mouvement Amal, ont enterré vendredi leurs membres tués la veille dans les plus violents affrontements depuis des années au Liban, qui ont secoué le centre de Beyrouth et ravivé le spectre de la guerre civile.
Six des sept personnes tuées étaient des membres des deux partis chiites qui avaient organisé jeudi une manifestation devant le palais de justice de la capitale pour exiger le remplacement du juge chargé de l'enquête sur la gigantesque explosion au port de Beyrouth qui a fait plus de 200 morts l'an dernier.
Ces violences viennent accroître la tension politique qui reste vive vendredi, dans le pays, où le Hezbollah et ses alliés exigent le départ du juge Tareq Bitar. Malgré les pressions, le magistrat veut poursuivre plusieurs responsables dans le cadre de son enquête sur séisme qui a frappé le pays, selon les mots de l'ex-premier ministre Hassan Diab.
Mais les responsables politiques refusent d'être interrogés, même si les autorités ont reconnu que les énormes quantités de nitrate d'ammonium qui ont explosé avaient été stockées pendant des années sans précaution.
Vendredi, dans un prêche au cours des funérailles de deux membres du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, Hachem Safieddine, haut responsable de la formation, a accusé le parti chrétien des Forces libanaises d'avoir délibérément provoqué un massacre la veille, afin d'entraîner une nouvelle guerre civile.
Des centaines de personnes ont participé aux funérailles des deux membres du Hezbollah, dont les cercueils étaient enveloppés du drapeau jaune du parti et encadrés par des combattants en treillis. Un troisième membre du Hezbollah a été inhumé au nord de Beyrouth.
Le mouvement Amal a de son côté enterré trois de ses membres, dont l'un, âgé de 26 ans, au milieu de tirs nourris lors de funérailles dans un village du Liban, alors que les femmes jetaient des fleurs sur le cercueil.