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Le journaliste Paul-André Comeau s’est éteint à 82 ans
Radio-Canada
Le journaliste et professeur Paul-André Comeau, ancien correspondant de Radio-Canada en Europe et rédacteur en chef du Devoir de 1985 à 1990, est décédé à l’âge de 82 ans en Belgique, a confirmé son frère Yvan Comeau mercredi. L’homme est décrit par ceux et celles qui l’ont connu comme un érudit, un journaliste rigoureux, et un passionné de l’Europe.
Né le 9 mars 1940 à Montréal, Paul-André Comeau a étudié la science politique à l’Université de Montréal et à Paris avant de devenir professeur à l’Université d’Ottawa de 1967 à 1970. Il a ensuite débuté une carrière de journaliste à la pige à Bruxelles, avant d’y être embauché comme correspondant par Radio-Canada en 1976.
Jusqu’en 1982, il y a couvert les activités de la Communauté économique européenne, l’équivalent de l’Union européenne à l’époque, avant d’être affecté à Londres jusqu’en 1985. C’est le journaliste Raymond Saint-Pierre qui a repris ses dossiers au Royaume-Uni lorsque M. Comeau a accepté un poste de rédacteur en chef au Devoir.
C’était un des bons reporters, très érudit, très informé, passionné d’information et de politique, affirme M. Saint-Pierre au bout du fil, lui qui a d’abord connu M. Comeau par l’entremise de son grand frère au Séminaire de Sainte-Hyacinthe, avant de devenir son collègue.
Raymond Saint-Pierre se rappelle que lorsqu’il a repris le flambeau de Paul-André Comeau en 1985, le Royaume-Uni dirigé par Margaret Thatcher était au cœur de plusieurs bouleversements, entre le conflit en Irlande du Nord et la grève des mineurs du charbon.
Paul-André était vraiment un expert, très consciencieux, très appliqué, qui savait bien expliquer aux Québécois de quoi il s’agissait. Parce que c’était des dossiers très complexes, plein de subtilités, et là-dessus il était exemplaire, ce qui en a fait par la suite un très bon professeur, résume M. Saint-Pierre.
Après son passage comme rédacteur en chef au Devoir, Paul-André Comeau a été président de la Commission d’accès à l’information du Québec de 1990 à 2000 avant de consacrer le reste de sa carrière à l'enseignement en tant que professeur à l’École nationale d'administration publique (ENAP).
Je l’ai eu comme chargé de cours à l’Université Laval à la fin des années 80. Il a toujours dénoncé le fait que l'information internationale était un peu un parent pauvre au Québec, se rappelle le Patrick White, professeur de journalisme à l’École des médias de l’UQAM.
Il était très disponible auprès des jeunes. C’était quelqu’un qui était intéressé, intéressant, curieux et d’une profonde humanité.