Le Japon entre recueillement et contestation aux funérailles nationales de Shinzo Abe
Radio-Canada
De nombreux dignitaires japonais et étrangers ont rendu hommage mardi à l'ancien premier ministre assassiné Shinzo Abe lors de funérailles nationales qui ont divisé le pays, des milliers de citoyens venant se recueillir tandis que d'autres manifestaient contre l'événement.
La cérémonie s'est ouverte avec l'arrivée d'Akie Abe, veuve de l'ancien dirigeant, vêtue d'un kimono noir et portant l'urne contenant les cendres de son mari au Nippon Budokan, le lieu des funérailles, où elle a été accueillie par le premier ministre en exercice Fumio Kishida.
Dans son éloge funèbre, M. Kishida a décrit M. Abe comme une personne de courage, dressant une liste de ses accomplissements parmi lesquels le renforcement des liens diplomatiques du Japon avec d'autres pays.
Je ressens un chagrin déchirant, a-t-il déclaré, face à un portrait du défunt surmontant une imposante composition florale où étaient déposées ses cendres, derrière le drapeau japonais et un alignement de médailles.
Dès mardi matin, des milliers de Japonais ordinaires avaient afflué devant le Budokan, haut lieu de compétitions d'arts martiaux, de concerts et de cérémonies officielles au coeur de la capitale, pour déposer des gerbes de fleurs et se recueillir brièvement à la mémoire de l'ancien dirigeant.
Je voulais le remercier. Il a fait tellement pour le Japon et la façon dont il est mort était tellement choquante, a dit à l'AFP Koji Takamori, un entrepreneur de 46 ans venu de l'île d'Hokkaido (nord) avec son fils de 9 ans.
Mais pour être honnête, je suis aussi venu parce qu'il y a eu tellement d'opposition à ces funérailles nationales, a-t-il ajouté.
L'événement a en effet été loin d'être un moment d'union sacrée, ayant suscité d'intenses controverses et des manifestations.
M. Abe a battu le record de longévité d'un premier ministre en exercice au Japon : plus de huit ans et demi en 2006-2007 et 2012-2020.