
Le gouverneur Ron DeSantis s’attaque aux lois sur l’accès à l'information en Floride
Radio-Canada
Le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, probable candidat à la présidentielle américaine, multiplie les efforts pour saper la transparence de l'État garantie jusqu'à présent par certaines lois floridiennes figurant parmi les plus strictes des États-Unis.
La menace est telle que certains défenseurs des droits de la personne tirent la sonnette d'alarme : 2023 pourrait bien connaître le pire recul dans l'accès aux données publiques en Floride et, corollairement, en ce qui a trait à la redevabilité de l'État envers les citoyens.
L'état de la transparence est en péril, avertit sans détour Barbara Petersen, directrice générale du Florida Center for Government Accountability, qui suit l'évolution des lois sur l'accès à l'information depuis trois décennies.
Dans une démarche sans précédent pour le « Sunshine State », M. DeSantis a revendiqué le droit de l'exécutif de garder secrets des dossiers gouvernementaux clés. Le gouverneur s'est aussi attaqué à un arrêt ayant fait jurisprudence, il y a 60 ans, qui protège les journalistes et autres personnes publiant des commentaires critiques sur des personnalités publiques.
Au début de la session parlementaire, la semaine dernière, des dizaines de projets de loi déposés viendraient s'ajouter à la longue liste d'exceptions sur la transparence gouvernementale de l'État. Tous ces textes ont de très grandes chances d'être adoptés compte tenu de l'influence énorme dont le républicain de 44 ans jouit sur son parti, majoritaire dans les deux chambres de l'assemblée législative de Floride.
Les efforts du gouverneur DeSantis pour réduire la transparence publique s'inscrivent à contre-courant de la réputation de cet État du Sud, historiquement précurseur du gouvernement ouvert. La loi permettant l'accessibilité publique des documents gouvernementaux remonte à 1909, soit bien avant que des mesures similaires ne soient adoptées dans de nombreux autres États américains.
En février, M. DeSantis a organisé une table ronde sur la diffamation diffusée en direct. Il essayait alors d'obtenir des soutiens pour son projet visant à faciliter les poursuites en diffamation contre les médias ou les personnes qui publient des informations sur Internet visant des fonctionnaires.
Vous salissez la réputation de quelqu'un, c'est injustifié et vous n'avez pas fait vos devoirs, vous allez devoir en répondre, avait alors promis M. DeSantis en concluant l'événement.
Selon Barbara Petersen, directrice exécutive du Florida Center for Government Accountability, les efforts du gouverneur républicain pour modifier la loi seraient une première à l'échelle nationale, et pourraient avoir un effet délétère sur la liberté d'expression.