Le gouvernement Ford présente sa réforme de la Loi sur les services en français
Radio-Canada
Trois ans après le « jeudi noir », est-ce que les Franco-Ontariens vivent le « jeudi vert et blanc »?
C’est le message qu’envoie du moins la ministre Caroline Mulroney en remplissant sa promesse de moderniser la Loi sur les services en français (LSF) de l’Ontario, vieille de 35 ans.
Le projet de loi a été déposé à Queen's Park jeudi, à même la loi omnibus de l'énoncé économique 2021. Il s’accompagne d’un plan d’action pour augmenter la main-d'œuvre francophone.
C'est un contraste évident avec l’énoncé économique de 2018, qui avait provoqué une crise linguistique en Ontario avec l’abolition du Commissariat aux services en français et du projet d’Université de l’Ontario français (UOF).
La nouvelle mouture de la Loi garantirait le droit à l’offre active, une demande de longue date des Franco-Ontariens. En d’autres mots, les ministères et les organismes désignés devront non seulement faire la promotion de leurs services en français, mais aussi prendre des mesures concrètes pour s'assurer que la clientèle de langue française les utilise.
Ça va avoir un impact majeur sur la manière avec laquelle les francophones vont pouvoir interagir avec leur gouvernement.
En entrevue avec Radio-Canada, Caroline Mulroney reconnaît qu’il s’agit d’un moment charnière pour elle, qui avait dû défendre les compressions dans les services en français de son gouvernement en 2018, qui avaient été vivement dénoncées par Québec, notamment. La ministre a depuis travaillé afin d'infirmer certaines décisions, en ravivant par exemple l’UOFUniversité de l’Ontario français, et de pousser sa vision économique pour la francophonie.
On est loin de 2018, maintenant, laisse tomber la ministre Mulroney. Mais ça a été beaucoup de travail, personnellement, de convaincre la communauté francophone qu’au gouvernement progressiste-conservateur, nous sommes des champions de la francophonie.
Elle se dit fière de la nouvelle législation, qui comprend de nouveaux outils de reddition de comptes. Le ministre, ou la ministre, des Affaires francophones sera désormais tenu de rédiger un rapport annuel avec des indicateurs de performance pour tous les ministères, y compris la Santé, en ce qui a trait à la livraison des services en français. Tous les ministres seront tenus de participer à ce processus.