Le gouvernement fédéral ne brille pas par sa neutralité religieuse
TVA Nouvelles
Alors que la loi 21 prônant la neutralité religieuse de l’État québécois continue à être la cible de toutes les attaques de la part du Canada anglais, force est de constater que le gouvernement fédéral ne brille pas, lui, par sa neutralité religieuse.
La tendance est plutôt à la promotion et à la protection du discours religieux contre toute critique.
Ainsi, selon les prévisions budgétaires annoncées la semaine dernière, le gouvernement fédéral prévoit réserver 85 millions de dollars à un « plan d’action national de lutte contre la haine » pour appuyer, notamment, des projets communautaires de minorités religieuses, ainsi que 5,6 millions de dollars pour appuyer « le nouveau représentant spécial chargé de la lutte contre l’islamophobie ».
Les manifestations haineuses envers quiconque sont inadmissibles et doivent être bannies. Mais toute critique de l’islam ou de l’islamisme, ou toute limite imposée à la manifestation religieuse sera-t-elle considérée comme de l’islamophobie et, par le fait même, interdite? Par exemple, dénoncer le voilement des fillettes comme une pratique traumatisante et nuisible sera-t-il déclaré islamophobe et par le fait même censuré, comme c’est arrivé au pédiatre Sherif Emil qui a mis en cause l’utilisation d’une photo de fillette portant le hijab en couverture du Journal de l’Association médicale canadienne (CMAJ) en novembre 2021?
Notons que le budget fédéral prévoit dépenser 4 millions de dollars afin d’offrir à la Muslims in Canada Archive la possibilité de réinterpréter les « récits » liés à l’islam et de « permettre à la communauté musulmane forte et diversifiée du Canada de raconter ses histoires dans ses propres mots. » Est-ce que des initiatives comme #LetUsTalk lancée par la canadienne Yasmine Mohammed qui vise à libérer la parole sur les atrocités de l’islam politique notamment à l’égard des femmes seront mises à contribution, ou au contraire bannies du discours public pour ne laisser place qu’à la valorisation du « récit » islamiste?
Par ailleurs, si l’on se fie aux innombrables attaques appuyées par le gouvernement fédéral contre la loi 21, tout porte à croire que l’argent du contribuable placé dans la « lutte à l’islamophobie » servira à la lutte contre cette loi légitime, appuyée par une majorité de Québécois.
Et qu’en est-il des discours haineux et discriminatoires contenus dans les textes religieux eux-mêmes, contre les femmes, les apostats, les mécréants, les homosexuels voire certains groupes ethniques ou raciaux? Même s’il est question d’adopter une loi pour contrer les discours haineux en ligne notamment en renforçant le Code criminel, Justin Trudeau n’a manifesté aucune intention d’y abroger l’article 319(3)b qui offre une protection au discours haineux s’il est prononcé de bonne foi et fondé sur un texte religieux. Les propos haineux sont ainsi permis pour les croyants.