
Le golf de la discorde
Radio-Canada
Quand elle était jeune, Johanne Vallerand amenait ses enfants glisser l’hiver sur le parcours du golf de Rosemère. Ancienne marathonienne, elle y faisait quotidiennement son entraînement de ski de fond. « On se sentait comme chez nous », résume cette ex-Montréalaise, qui habite Rosemère depuis plus de 40 ans.
Aujourd’hui, un panneau terrain privé accueille les visiteurs à l’entrée du site, tout au bout de la rue Bourbonnière. L’accès y est désormais interdit. Le terrain, avec ses arbres majestueux et son parcours vallonné, est défraîchi. Son pavillon de style néoclassique, à l’abandon.
Le golf n’a plus la cote. Comme bien d’autres 18 trous dans la région montréalaise, celui de Rosemère a été vendu à des fins de développement immobilier. En 2018, le groupe Vachon et le promoteur Patrick Varin ont mis la main sur ses 60 hectares pour 18 millions de dollars.
Depuis, les citoyens de la ville de 14 000 habitants se mobilisent pour conserver et restaurer cet immense îlot de fraîcheur dans la couronne nord de Montréal, ou du moins 88 % du terrain qui est zoné récréatif. La portion restante, située le long de la route 117, est zonée résidentielle depuis 2015.
Mais la Ville de Rosemère voit les choses autrement : elle parle plutôt de transformer en parc la moitié du territoire, et de laisser les promoteurs construire sur le reste.
Le 7 juillet dernier, le maire Eric Westram a fait adopter une motion afin de procéder au changement d’affectation du terrain. Un geste entrepris en catimini pendant les vacances estivales, et qui ouvre la porte au développement immobilier, dénoncent des citoyens du groupe Rosemère Vert.
L’organisme à but non lucratif a remis le mois dernier une pétition au maire de 1600 signatures manuscrites exigeant un arrêt de ces démarches. Une autre pétition, en ligne cette fois, avait recueilli plus de 9000 signatures.