Le Franco-Ontarien Gilles Bisson, doyen de Queen’s Park, fait ses adieux à la politique
Radio-Canada
Le néo-démocrate Gilles Bisson tire sa révérence. Le député provincial sortant dans Timmins n'a pas été réélu aux élections ontariennes la semaine dernière. Bousculé par la défaite, il quitte la vie politique après 32 ans de service.
Je vais aller chercher des boîtes en bas. Peux-tu descendre les cadres qui sont là? Gilles Bisson fait son grand ménage et vide son bureau, situé à l'extrémité de l'aile ouest de l’assemblée législative.
Le politicien retire les huit attestations de la législature qui ornent un des murs de son bureau. Une attestation remise pour chacune de ses élections victorieuses dans la région de Timmins (NDLR : Les limites de sa circonscription ont changé à trois reprises depuis son élection en 1990).
Gilles s'arrête ensuite devant une photo de groupe, celle du gouvernement de Bob Rae. Sur la photo, les membres du caucus néo-démocrate de l’époque sont massés dans le grand escalier de Queen's Park. Dans le coin inférieur droit, un jeune Gilles Bisson, âgé de 32 ou 33 ans, se tient droit, le regard sérieux.
Je me disais, si je peux rester député aussi longtemps que la moitié de ce monde-là, j'aurais considéré ça un succès. Puis je suis le dernier, raconte-t-il avec fierté.
Le jeune politicien ne se doutait pas à l'époque qu'il gagnerait la confiance des électeurs pendant 32 ans. Sa carrière a débuté au sein du gouvernement, mais Gilles Bisson a surtout passé du temps dans l'opposition, ce qui ne l'a pas empêché de gagner le respect de ses adversaires politiques.
Ils ont respecté que j'avais une voix qui était forte et que j'étais capable de travailler avec eux, assure-t-il.
Questionné sur ses grandes réalisations de député, il nomme immédiatement la sauvegarde des emplois à l'usine de pâtes et papiers de Kimberly-Clark à Kapuskasing dans les années 90. Sa contribution au mouvement S.O.S. Montfort lui vient aussi en tête. Gilles Bisson se retire de la vie politique avec le sentiment du devoir accompli.
« S.O.S. Montfort a touché un point chez les francophones. Je faisais partie du groupe qui représentait cette question-là ici à Queen's Park. Ça c'est quelque chose dont je suis très content d'avoir fait partie. »