
Le dernier manège, le dixième roman en dix ans de Guillaume Morrissette
Radio-Canada
L’auteur trifluvien Guillaume Morrissette campe l’histoire de son nouveau polar dans le milieu équestre. Il ramène les enquêteurs Antoine Déry et Emma Teasdale du roman Quand je parle aux morts pour élucider le mystère d’une mort dans une écurie.
C’est l’univers dans lequel baigne sa conjointe qui a inspiré l’auteur. Il se rend parfois aux écuries où loge le cheval de cette dernière. Je vois les pensionnaires, ça m'a inspiré. C’est un microsystème de monde, ils passent des heures avec des chevaux, c’est extraordinaire.
En entrevue à l’émission Toujours le matin Guillaume Morrissette raconte qu’il a placé son intrigue en été, en pleine canicule. On sort d’une série de journées où il a plu, on trouve un cadavre dans une écurie, on dépêche un enquêteur dans l'écurie. Cet enquêteur n’est nul autre qu’Antoine Déry qui déteste et qui a peur des animaux. Lorsqu’il s’y présente, ça pue [il y a] des mouches, il y a de la bouette partout, il y a du fumier par terre. Il débarque là, tout le monde est en vacances. Il dit à son boss : emmène-moi du monde s’il te plaît, j’ai besoin d’un coup de main. Il y a un gars qui est mort, il ne s’est pas fait ça tout seul.
Son patron lui dit de prendre son temps on va t’envoyer Emma Teasdale avec toi, prend ton temps, t’auras pas l’équipe que t’as besoin pour le moment.
Selon l’auteur, l’écurie se transforme en huis clos où l’enquêteur n’est absolument pas à l’aise.
L’auteur révèle qu’il s’attache beaucoup à ses personnages au point de dire qu’il ne serait pas capable de les faire mourir s’il fallait que ça leur arrive. Dans le cas de ses enquêteurs, leur personnalité est si bien définie qu’il peut aisément jouer avec les dialogues. Il peut arriver un nouveau personnage puis tu mets ton enquêteur qui est déjà connu, puis le lecteur va appréhender la discussion ou la situation.
Il confie toutefois que ramener ses personnages peut devenir un piège, car ils risquent de se retrouver dans les mêmes situations.
Tu veux évoluer avec ton personnage, tu veux sortir des sentiers battus, tu veux créer des nouvelles choses. Mais son attachement au personnage d’Antoine Déry est plus fort que les risques. Je l’aime beaucoup Antoine Déry, il n’a pas de filtre, il dit tout ce qu’il pense, il ne se fait pas juste des amis, c’est un beau personnage.
Dix, c’est un gros chiffre, constate le prolifique auteur. Mais il confie qu’il ne s’en rend pas vraiment compte.