
Le Conseil de sécurité de l’ONU est partagé sur l’envoi d’une mission en Haïti
Radio-Canada
Le Conseil de sécurité de l'ONU a débattu lundi du possible envoi d'une force internationale à Haïti pour permettre à la population de sortir du « cauchemar » de la crise humanitaire et sécuritaire, sans prendre de décision sur cette option qui ne fait pas l'unanimité.
La situation est absolument dramatique. Le port est bloqué par les gangs qui ne laissent pas sortir le carburant [...]. Sans carburant, il n'y a pas d'eau. Et il y a le choléra, dont le traitement nécessite une bonne hydratation, a déclaré devant la presse le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
C'est une situation absolument cauchemardesque pour la population d'Haïti, a-t-il ajouté, répétant son appel à envoyer une force armée internationale pour libérer le terminal pétrolier de Varreux, le plus important du pays, bloqué par des gangs depuis la mi-septembre.
Une force à vocation humanitaire, répondant à l'appel à l'aide du gouvernement haïtien lui-même.
« J'ai la délicate mission de porter devant le Conseil de sécurité le cri de détresse de tout un peuple qui souffre et de dire à haute et intelligible voix que les Haïtiens et Haïtiennes ne vivent pas, ils survivent. »
Pour faire face aux violences et à la paralysie du pays, les États-Unis et le Mexique travaillent sur deux résolutions.
L'une autoriserait une mission non onusienne internationale d'assistance pour la sécurité afin d'améliorer la situation sécuritaire et de permettre de délivrer l'aide humanitaire, a expliqué l'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield lors du Conseil de sécurité, devancé de plusieurs jours.
Cette résolution proposera une mission non onusienne limitée, cadrée avec attention, et menée par un pays partenaire avec une expérience importante et nécessaire pour qu'un tel effort soit efficace, a-t-elle ajouté, notant que les États-Unis allaient réfléchir à la meilleure façon de directement soutenir, permettre et fournir des ressources à une telle mission.
Cette idée a été soutenue par de nombreux membres du Conseil, mais plusieurs ont exprimé des réserves et souligné les manifestations qui ont eu lieu dans le pays contre cette possible intervention étrangère et le passif des précédentes.