Le conseil de sécurité de l’ONU divisé sur les interdits de voyage des dirigeants talibans
Radio-Canada
Le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies (ONU) n'est pas parvenu à un accord sur les autorisations de voyager concernant 13 responsables talibans qui dirigent actuellement l'Afghanistan, de sorte qu'elles ont expiré vendredi à minuit.
Des diplomates de l'ONU ont déclaré que la Russie et la Chine voulaient autoriser aux 13 responsables de continuer à voyager tandis que les États-Unis et les pays occidentaux étaient déterminés à réduire leurs déplacements pour protester contre l'échec des talibans à former un gouvernement respectant les droits de la personne, notamment les droits des femmes, comme il l'avait promis.
La Russie et la Chine ont demandé plus de temps vendredi soir pour examiner la dernière proposition américaine, ont indiqué des diplomates du Conseil de sécurité, s'exprimant sous couvert d'anonymat, car ces discussions sont privées.
Ainsi, l'interdiction de voyager sera rétablie pour les 13 responsables talibans jusqu'à lundi après-midi au plus tôt, date à laquelle la Russie et la Chine doivent répondre à la proposition américaine.
Des dizaines de membres talibans figurent sur la liste noire des sanctions de l'ONU depuis des années, sous réserve d'une interdiction de voyager, d'un gel des avoirs et d'un embargo sur les armes. Mais certains responsables talibans ont obtenu des dérogations afin qu'ils puissent voyager pour participer à des pourparlers visant à rétablir la paix et la stabilité en Afghanistan.
Depuis la prise de contrôle de l'Afghanistan par les talibans le 15 août dernier, alors que les forces américaines et de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) en étaient aux dernières étapes de leur retrait chaotique du pays après 20 ans, pas moins de 700 personnes ont été tuées et 1400 ont été blessées.
Depuis, la sécurité s'est quelque peu améliorée, selon un rapport publié le mois dernier par la mission politique des Nations unies en Afghanistan. Or, ce rapport souligne que les femmes ont été privées d'un grand nombre de leurs droits fondamentaux, qu'elles n'ont pas accès à l'enseignement secondaire et que leurs déplacements sont soumis à des restrictions.
En juin, le comité du Conseil de sécurité supervisant les sanctions contre les talibans a interdit à deux responsables talibans de voyager en réponse à leur répression contre les femmes. Said Ahmad Shaidkhel, vice-ministre par intérim de l'éducation, et Abdul Baqi Basir Awal Shah, également connu sous le nom d'Abdul Baqi Haqqani, ministre de l'Enseignement supérieur par intérim, étaient visés par cette interdiction.
À l'approche de l'expiration des autorisations de voyager pour les 13 responsables talibans restants, les États-Unis ont proposé jeudi d'imposer l'interdiction de voyage à sept d'entre eux et de maintenir l'autorisation pour six autres, mais en limitant leurs déplacements au Qatar, où des pourparlers entre les États-Unis et les talibans ont eu lieu, selon des diplomates du Conseil.