Le commissaire Théberge blâme Air Canada pour le discours unilingue de son PDG
Radio-Canada
Le Commissariat aux langues officielles du Canada juge fondées les plaintes formulées à l’encontre d’Air Canada à la suite du discours uniquement en anglais de son président-directeur général, Michael Rousseau, devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), l'automne dernier.
Au total, le Commissariat a reçu 2680 plaintes à la suite des incidents du 3 novembre, peut-on lire dans le rapport préliminaire d’enquête du commissaire aux langues officielles, dont Radio-Canada a obtenu copie.
Ce jour-là, dans un discours de 26 minutes, M. Rousseau s’était exprimé presque exclusivement en anglais, malgré les avertissements émis par différents ordres de gouvernement concernant les obligations linguistiques d’Air Canada et les risques de tenir un tel discours.
Interrogé ensuite par des journalistes, il avait expliqué, en anglais, ne pas avoir le temps d’apprendre le français, ajoutant avoir été capable de vivre à Montréal pendant 14 ans sans parler français ce qui était, selon lui, tout à l'honneur de la métropole québécoise.
Une sortie qui avait vivement fait réagir, y compris la classe politique provinciale et fédérale, malgré les excuses de M. Rousseau, le lendemain.
« Plusieurs se sont dits outrés, choqués, indignés, profondément blessés, dégoûtés ou encore humiliés. »
Citant des témoignages recueillis auprès des plaignants, le commissaire aux langues officielles, Raymond Théberge, écrit que ceux-ci ont jugé les propos du président-directeur généralPDG d’Air Canada méprisants, irrespectueux, insultants, blessants, inexcusables et honteux et qu’ils manquaient de sensibilité à l’égard de la langue française et des Canadiens d’expression française.
En réponse à ces plaintes, Air Canada a défendu son président-directeur généralPDG, assurant que ses propos avaient été mal interprétés et que ces plaintes auraient dû être rejetées par le Commissariat, puisque le discours a été prononcé lors d’une activité privée.
Selon Air Canada, la Chambre de commerce du Montréal métropolitainCCMM avait été avisée que le discours du président-directeur généralPDG serait en anglais et n’a pas jugé utile d’offrir la traduction simultanée aux participants, peut-on lire dans le rapport. Air Canada ajoute que les versions française et anglaise du texte de l’allocution du président-directeur généralPDG ont été remises au représentant aux communications de la Chambre de commerce du Montréal métropolitainCCMM dès le début de l’activité afin qu’il puisse les transmettre aux personnes qui en feraient la demande. De plus, Air Canada affirme avoir affiché simultanément les versions française et anglaise de l’allocution sur son site Web, mais elle n’a pas précisé à quel moment elle l’a fait.