Le combat d’un Torontois pour permettre à de jeunes Afghanes de poursuivre leur scolarité
Radio-Canada
Des millions de jeunes filles sont privées d’école en Afghanistan depuis que les talibans ont repris le pouvoir. Pour permettre à certaines d’entre elles de poursuivre leur scolarité coûte que coûte, un Torontois d’origine afghane a mis sur pied un petit réseau d’écoles « non officielles » dans le pays.
Sous le nouveau régime des talibans, l’enseignement s’arrête essentiellement au niveau primaire pour les filles et les portes des écoles secondaires ainsi que des universités publiques leur restent en grande majorité fermées.
Une situation que dénonce vivement Hazrat Wahriz, auteur afghan, ex-diplomate et ancien professeur d’université qui réside maintenant à Toronto.
Il y a quatre mois, il a fondé une organisation qui aide de jeunes filles de 12e année à poursuivre leur cursus scolaire. Elles s’attendaient à être diplômées du secondaire quand les talibans les ont forcées à rester à la maison, déplore-t-il.
Le projet a d’abord démarré avec une seule classe et compte maintenant quatre écoles dans trois provinces du pays, pour quelque 300 élèves. Nous avons loué des espaces, explique Hazrat Wahriz : les jeunes filles y suivent des cours de chimie, de physique ou encore de mathématiques, autrement dit des matières ordinaires, mais également des cours de religion qui servent en réalité de prétexte, de couverture face aux talibans.
S’ils viennent vérifier nos écoles, ce qu’ils vont trouver ce sont de jeunes filles qui étudient les livres sacrés, et ils ne peuvent argumenter contre des gens qui veulent étudier la religion.
Mais la situation demeure risquée, confie Farzana* (nom fictif), enseignante d’anglais dans l’une des écoles appuyée par M. Wahriz. Radio-Canada lui accorde l’anonymat, car elle craint pour sa sécurité.
C’est difficile pour moi et mes élèves de poursuivre cette éducation.
« Mais je suis enseignante, c’est mon travail de leur enseigner et c’est ce qui me motive. »