Le cinéma autochtone d’ici et d’ailleurs occupe une place de choix au TIFF
Radio-Canada
Pour la première fois cette année, le Festival international du film de Toronto (TIFF) compte deux programmateurs qui se consacrent au cinéma autochtone d’ici et d’ailleurs, ce qui donne lieu à une sélection très diverse.
Film expérimental, documentaire, long métrage de fiction; comédie, drame, action : Je suis vraiment enchantée que ce ne soit pas juste un genre, juste une histoire. Il y a évidemment tant d’histoires à raconter, dans tant de communautés autochtones, note Kelly Boutsalis, responsable de la programmation de films autochtones canadiens pour ce 47e TIFF.
Son collègue Jason Ryle, lui, se concentre sur les films autochtones internationaux. Le fait qu’on soit deux programmateurs cette année, je crois que cela témoigne du niveau de production, au pays et dans le monde entier, de la croissance de ce cinéma, observe-t-il.
Et aussi cela témoigne d’une volonté que ce soit des personnes autochtones qui prennent ces décisions [de programmation] pour le public.
Le TIFF est tellement un énorme festival et représente certaines des meilleures œuvres. Donc, je pense que c’est tout à fait logique que les créateurs autochtones aient une place dans l’arène, et c’est un énorme marché pour présenter nos films. Nous devons prendre cette place, affirme pour sa part la réalisatrice métisse Marie Clements.
Son nouveau film Bones of Crows a été présenté en première mondiale samedi dernier. Il raconte la vie d’une femme crie, Aline Spears, de l’enfance à la vieillesse. Arrachée à sa famille pour être placée dans un pensionnat pour Autochtones, elle deviendra ensuite transmetteuse en code cri pendant la Seconde Guerre mondiale, avant de fonder une famille.
Le film donne vraiment une belle perspective sur la façon dont nos vies changent, décrit Grace Dove, qui interprète Aline à l’âge adulte.
Le simple fait qu’elle survive au système des pensionnats est déjà une telle célébration, parce que nous avons perdu tant de nos proches ainsi dans la vraie vie. Et puis ça la suit toute sa vie, elle doit faire face à ce traumatisme, un traumatisme intergénérationnel. Et on voit comment elle le surmonte pour ensuite devenir une matriarche pour ses enfants et pour ses proches.
Alyssa Wapanatâhk, qui joue Perseverance, la sœur d’Aline, se réjouit de l’accueil reçu lors de la première. Nous avons eu de très bonnes réactions de la part du public, qui était très touché. Des gens sont ensuite venus vers moi, on a eu des conversations très émouvantes et fortes.