Le CHUM annonce la création d’un Centre d’expertise en diabète de calibre mondial
Radio-Canada
Le CHUM se dote d'un nouveau Centre d'expertise en diabète grâce à un don de 5 millions de dollars de la multinationale pharmaceutique danoise Novo Nordisk.
L'annonce en a été faite vendredi par le ministre de la Santé, Christian Dubé, qui s'est réjoui de cet apport du secteur privé. À ses côtés, le président-directeur général du CHUM, Fabrice Brunet, a souligné que ce don permettrait d'intégrer un centre d'expertise de calibre mondial à l'établissement, dont les travaux viseront à améliorer le traitement des patients diabétiques, en plus d'ouvrir à une meilleure détection, intensifier la prévention et favoriser l'accompagnement de ces patients.
Le Centre aura notamment comme mission de développer les meilleures pratiques de soins, intégrer les nouvelles thérapies et technologies, en plus de faire de la recherche.
Le ministre Dubé a fait valoir qu'il sera aussi en mesure d'assurer un meilleur partage de la connaissance dans le réseau de la santé. Lorsqu'on va vouloir, un peu partout à travers les régions du Québec, se connecter avec les expertises du Centre de diabète, ça va pouvoir se faire par télémédecine. Les gens partout au Québec auront accès à toute cette expertise.
L'année 2021 marque le 100e anniversaire de la découverte de l'insuline par Frederick Banting, premier Canadien à recevoir un prix Nobel, un fait qui a été amplement souligné lors de l'annonce.
Le diabète touche une personne sur dix – soit environ 850 000 personnes au Québec, dont quelque 225 000 ignorent qu'elles en sont atteintes – et entraîne des coûts directs et indirects de 3 milliards de dollars par année. Les pronostics de croissance potentielle de la maladie sont inquiétants. On pouvait lire, dans les documents distribués lors de l'annonce, qu'au cours des 10 prochaines années, le nombre de Canadiens vivant avec le diabète atteindra un niveau insoutenable qu'aucun système de santé ne pourra prendre en charge.
Déjà, la charge est lourde, a reconnu l'endocrinologue Andrée Boucher, qui dirigera le Centre. Chez les patients hospitalisés au CHUM, on a presque 40 % des patients qui ont une glycémie anormale, ce qui entraîne une augmentation des durées de séjour, ce qui entraîne des complications, ce qui entraîne l'augmentation de la mortalité.
Les séjours à l'hôpital de diabétiques sont habituellement deux fois plus longs que ceux des personnes non diabétiques, et la COVID-19 a montré qu'elles sont beaucoup plus à risque de développer des complications de l'infection pandémique.
C'est l'objectif de ce centre de mettre en place des mesures pour mieux contrôler le diabète, diminuer les coûts des complications, prévenir, dépister. Jusqu'à quel point on va être capables de réduire les coûts de santé, c'est difficile à prédire actuellement, a admis Mme Boucher.