
Le Chili annonce la création d’une commission pour la paix avec le peuple mapuche
Radio-Canada
Le président chilien Gabriel Boric a annoncé vendredi la création d'une commission pour la paix et l'entente chargée de résoudre le conflit avec le peuple autochtone mapuche de l'Araucanie, au terme d'une visite de deux jours dans cette région du sud du pays.
Cette commission pour la paix débutera ses travaux en mars, avec une composition totalement transversale, qui donne des garanties à toutes les parties, a indiqué le président de gauche lors d'une conférence de presse.
« Il ne s'agit pas d'une commission pour établir un diagnostic, il y en a déjà eu suffisamment. C'est une commission qui vise à prendre en compte les recommandations des organisations nationales et internationales pour parvenir à une résolution du conflit. »
Il a aussi reconnu des erreurs dans ce conflit de la part de son gouvernement depuis son installation il y a huit mois.
Au XVIe siècle, les Mapuches ont résisté à l'expansion des Espagnols, avant d'être soumis en 1870 par l'armée chilienne qui a commencé à installer des colons sur leurs terres. La récupération de ces terres ancestrales est au coeur de leur lutte contre l'État et les entreprises forestières de la région.
Il s'agit d'étudier clairement la demande de terres des communautés mapuche et de proposer des mécanismes concrets assortis de délais concrets pour régler et réparer cette dette que l'État du Chili a envers le peuple mapuche, a indiqué le dirigeant de 36 ans.
Le président chilien a entamé jeudi une visite de deux jours, la première depuis son arrivée au pouvoir, dans la région de l'Araucanie, une riche zone forestière.
Sa visite a été précédée d'une série d'attaques, dont les incendies d'une église et d'une école, ainsi que de barrages routiers. Dans la nuit de jeudi à vendredi, d'autres attaqu es ont été perpétrées, dont l'incendie d'un camion et d'une maison. Depuis le début de l'année au moins huit personnes sont mortes dans la région.
La Coordination Arauco Malleco (CAM), l'une des principales organisations radicales mapuche, qui a revendiqué des incendies criminels, avait fait savoir mercredi dans un communiqué qu'elle rejetait le déplacement de M. Boric, estimant qu'il obéit aux intérêts de l'oligarchie, au pouvoir des groupes économiques qui s'opposent directement à la cause mapuche.