Le chemin Roxham est de nouveau ouvert aux demandeurs d’asile
Radio-Canada
Depuis dimanche matin, les migrants en provenance des États-Unis peuvent de nouveau déposer une demande d'asile en passant par une entrée irrégulière comme le chemin Roxham.
Situé à la frontière canado-américaine, à Saint-Bernard-de-Lacolle, le chemin Roxham est fermé depuis la fin mars 2020 pour des raisons sanitaires. Sauf pour de rares exceptions, les personnes qui tentaient d’emprunter cette voie depuis huit mois étaient ainsi renvoyées aux États-Unis.
Comme cette modification temporaire n’avantageait pas les États-Unis, ceux-ci auraient demandé au Canada de recommencer à accueillir ces migrants irréguliers, selon Simon Ross, l’attaché de presse du ministre fédéral québécois Pablo Rodriguez.
Étant donné que le Canada a recommencé à accueillir des voyageurs étrangers, a poursuivi M. Ross, il serait mal vu de refouler les demandeurs d'asile à leur arrivée au pays en évoquant la pandémie de COVID-19 comme motif.
Ottawa a donc modifié samedi son Décret visant la réduction du risque d’exposition à la COVID-19 au Canada. Il stipule dorénavant que toute personne qui cherche à entrer au Canada en provenance des États-Unis afin de faire une demande d’asile n'y est plus soumise.
Le gouvernement canadien s'attend à une augmentation du nombre de demandeurs d'asile irréguliers, mais pas en nombre aussi important qu’en 2017 et 2018.
Ces années-là, des dizaines de milliers de personnes étaient arrivées illégalement au pays, la plus grande partie par le chemin Roxham, parce qu’elles craignaient d’être expulsées vers leur pays d’origine en raison des politiques anti-immigration de l’administration Trump.
En comparaison, entre avril 2020 et juillet dernier, un peu moins de 25 demandeurs d’asile ont été interceptés chaque mois en moyenne par les agents de la Gendarmerie royale canadienne. Ils étaient près d’un millier par mois avant la pandémie.
Plusieurs migrants tentent d’entrer au Canada de façon irrégulière en raison des contraintes résultant de l’Entente sur les tiers pays sûrs. En vigueur depuis 2004, cet accord signé avec les États-Unis oblige les migrants à présenter leur demande d’asile dans le premier pays sûr qu’ils traversent.