Le charme de Patrick Watson continue d’opérer sur Better in the Shade
Radio-Canada
L’auteur-compositeur-interprète montréalais Patrick Watson lance vendredi son nouvel album studio, Better in the Shade. Ce septième opus, dont les paroles ont été inspirées par les lectures du musicien, intègre aussi les synthétiseurs modulaires pour envelopper le piano et la voix de Watson de textures électroniques.
Pendant la pandémie, Patrick Watson a renoué avec la lecture, qui lui avait donné beaucoup de fil à retordre lorsqu’il était plus jeune en raison d’un trouble de dyslexie. L’avènement des livres audio lui a permis de s’imbiber d'œuvres inspirantes, comme Jesus' Son, de Denis Johnson, Les vagues (The Waves), de Virginia Woolf, et Fever Dream, de Samanta Schweblin.
Une des choses les plus importantes pour écrire, c’est de lire. J’ai donc fait un exercice de rattrapage de toutes les lectures que j’aurais aimé faire quand j’étais plus jeune, explique le musicien, qui a eu plusieurs recommandations de sa conjointe, la romancière Heather O'Neill.
[J’ai aussi lu] des livres un peu moins connus, comme Le grand cahier (The Notebook), d’Agota Kristof. C’est un des meilleurs livres que j’ai jamais lus de ma vie, ça a changé ma vie de plusieurs façons.
Sur le plan musical, Better in the Shade ne dépaysera pas les fans de Patrick Watson, mais son piano est ici enrobé des sons électroniques créés majoritairement grâce à des synthétiseurs modulaires. Le musicien affirme s’être familiarisé avec l’instrument avec l’aide de son ami Amon Tobin, producteur phare de l’étiquette de musique électronique Ninja Tune.
Les synthétiseurs modulaires se distinguent des synthétiseurs classiques ou des claviers MIDI contrôlés par ordinateur par leur grande polyvalence pour ce qui est du design sonore, grandement modulable.
L’ajout de synthés modulaires a permis une approche plus chaleureuse, émouvante et fluide des sonorités électroniques, qui sonnent aussi acoustiques que le reste des instruments, explique le musicien dans un communiqué.
Avec sept nouveaux titres, l’album est un peu plus court que ce que nous avions reçu de l’artiste par le passé. Une décision qui découle notamment de la façon dont les gens écoutent de la musique en 2022, beaucoup plus à la pièce que dans le contexte d’une œuvre complète.
Quand on regarde les chiffres sur Spotify, les gros albums, il n’y a plus personne qui écoute ça. Ça n’existe plus. L’industrie de la musique a changé, et il n’y a aucune raison de retourner en arrière et de faire ce qu’on faisait il y a 20 ans, résume-t-il.