Le chariot de glace, un phénomène qui complique la navigation à Matane
Radio-Canada
Les navigateurs qui fréquentent le port de Matane connaissent très bien le phénomène du chariot de glace. Il désigne l'empaquetage de glace qui se forme le long de la rive et qui rend les conditions de navigation assez ardues dans le secteur.
Au large de Matane, il y a des vents du nord-ouest qui poussent toute la glace sur la côte sud. Imaginez quand ces vents-là sont soutenus pendant des jours et des jours : ça fait des couches successives de dizaines de pieds d’épaisseur, décrit Simon Savard, un des capitaines du F.-A. Gauthier.
L’homme est à la barre du traversier entre Baie-Comeau, Godbout et Matane depuis l’automne dernier. Cet ancien capitaine de remorqueurs connaît bien la navigation dans les glaces. Il reconnaît toutefois que les conditions sont particulières à Matane.
Quand le navire transite, la glace n’a pas de place où aller et ça amène beaucoup de pression le long de la coque. Il faut essayer de la dégager, sinon le navire perd de la vitesse, explique le capitaine.
Si le navire reste coincé dans la glace, le courant ajoute une difficulté supplémentaire. Le navire peut dériver pendant un certain temps vers l’aval. Donc, il faut se reprendre, il faut remonter plus haut, revenir, refaire la même affaire et essayer de contrer ce courant-là, détaille Simon Savard.
« Il faut essayer de transiter de la façon la plus droite possible et trouver les endroits les plus faibles. Parfois, il y en a; parfois, il n’y en a pas »
La glace est si imposante à Matane que les brise-glaces de la Garde côtière interviennent souvent, assure Isabelle Pelchat, surintendante du programme de déglaçage pour la Garde côtière canadienne. Depuis le début de la saison, les brise-glaces ont assisté 27 navires, dont le F.-A. Gauthier à trois reprises.
Pour autant, elle assure que le traversier est performant dans les glaces.
C’est un navire qui a une cote de glace classée A1, confirme Simon Savard, avec 19 000 forces de moteur, donc c’est amplement suffisant pour faire la navigation qu’on a là. De toute évidence, le navire est adapté au phénomène du chariot de glace.