Le changement climatique menace de perturber le transport dans le nord du Canada
Radio-Canada
Alors que les voyages sur la glace sont bien ancrés dans la culture inuit, les effets des changements climatiques dans l'Arctique en rendent les conditions de plus en plus imprévisibles.
Andrew Arreak affirme que voyager sur la glace, la principale autoroute de l'Arctique canadien, donne accès à la terre et à la nourriture, relie les collectivités et fait partie de l'identité inuit. Le changement climatique rend toutefois les déplacements sur la glace moins prévisibles.
Je remarque que la glace se forme un peu plus tard chaque année et se détache un peu plus tôt chaque année, a souligné M. Arreak de Pond Inlet, au Nunavut.
M. Arreak est l'un des nombreux Autochtones du Nord à chercher des moyens de s'adapter. Il travaille avec SmartICE, une organisation qui intègre les connaissances traditionnelles inuites à la technologie moderne pour mieux éclairer les décisions sur les déplacements sur la glace dans plusieurs communautés du Nord.
Lorsqu'il est sur la glace, il tire un qamutiik intelligent, un traîneau inuit muni d'un capteur mesurant l'épaisseur de la glace. Une bouée intelligente insérée dans la glace mesure les températures de l'air, de la neige, de la glace et de l'eau.
SmartICE a également commencé à examiner l'imagerie satellite pour produire des cartes des glaces dangereuses dans le cadre d'un projet pilote lancé l'hiver dernier dans les communautés de Pond Inlet et de Gjoa Haven, au Nunavut, et à Nain, l'établissement permanent le plus au nord de Terre-Neuve-et-Labrador.
Les gens, ici, dans la communauté ont été vraiment excités à ce sujet et ont demandé quand la prochaine carte sera disponible, a souligné M. Arreak.
Partout dans le Nord, les réseaux de transport déjà sous-développés nécessaires à l'accès aux ressources, aux soins médicaux et aux déplacements font face à des menaces croissantes en raison du réchauffement climatique qui s'impose là-bas près de trois fois plus rapidement que la moyenne mondiale.
De nombreuses collectivités et compagnies minières du Nord dépendent des routes d'hiver pour s'approvisionner annuellement en carburant, en matériaux de construction et en d'autres biens trop coûteux à transporter par avion. Le changement climatique réduit la durée pendant laquelle ces routes peuvent rester ouvertes.