Le changement climatique bouleverse l’alpinisme dans les Rocheuses
Radio-Canada
Le changement climatique touche durement les 17 000 glaciers des Rocheuses, ce dont les guides de montagne sont les premiers témoins. Ils doivent s'adapter sans cesse sur ce terrain, qui devient de plus en plus dangereux pour eux ainsi que pour les touristes.
Lynn Martel s’est levée tôt mardi pour admirer le lever du soleil sur le lac Bow, dans le parc national Banff : C’est un endroit magnifique et magique.
Elle est tombée amoureuse des montagnes albertaines il y a 40 ans. Depuis, elle a quitté Montréal, sa ville natale, pour travailler dans les Rocheuses comme photographe et guide de randonnées, certifiée par l’Association des guides interprètes.
Ces paysages qu'elle aime tant changent inexorablement, surtout les glaciers. Il suffit de les regarder. D'année en année, leur taille diminue sur les côtés. C'est frappant quand je regarde mes vieilles photos du glacier Peyto. C'est comme regarder un vieil ami mourir, dit Lynn Martel.
« Les touristes ne voient pas ces changements, mais nous, les locaux, on en est les témoins au quotidien. »
Selon Parcs Canada, rien que les 147 glaciers des parcs nationaux du mont Revelstoke et des Glaciers ont perdu 12,7 % de leur superficie entre 2000 et 2011.
Dans l’Ouest canadien, l’épaisseur des glaciers diminue. Ils reculent à des rythmes spectaculaires et toujours plus rapides, résume le ministère d'Environnement et Changement climatique Canada, au mois de mars.
Grâce à des images satellites optiques Landsat d’août 2021, le recul du front glaciaire du glacier Peyto a été estimé à près de 500 mètres en seulement 10 ans.
David Hik, professeur d'écologie à l'Université Simon Fraser, en Colombie-Britannique, affirme que la situation dans l’Ouest canadien est dramatique. Près de 80 % des glaciers en Alberta et en Colombie-Britannique disparaîtront au cours des 50 prochaines années, estimait-il en 2018.