Le CH et ses naufragés de l’île Robidas
Radio-Canada
Dans l’univers de la LNH, il existe une sorte de trou noir dans lequel disparaissent subitement les vétérans qui souffrent de blessures chroniques et qui sont incapables de compléter leur contrat. Et ce trou noir mène vers une destination mystérieuse, l’île Robidas, dont les habitants perdent parfois l’usage de la parole.
Personne n’a prononcé le nom de l’île Robidas samedi lorsque la direction et les joueurs du Canadien tiraient un trait sur l’horrible saison 2021-2022. Mais d’introspection en introspection, on a eu l’impression qu’il s’agissait d’un thème principal de cette journée.
À tel point qu’avec un peu d’imagination, on pouvait presque voir une nouvelle section de l’île aménagée spécialement pour les guerriers usés du Canadien.
C’est un journaliste torontois qui a inventé l’île Robidas au cours de la saison 2015-2016. À cette époque, le directeur des Maple Leafs était Lou Lamoriello. À l’aube de ses 38 ans, le défenseur Stéphane Robidas souffrait d’une blessure persistante à un genou. Et pendant deux ans, Lamoriello l’avait littéralement fait disparaître de son plafond salarial et de l’entourage de l’équipe en inscrivant son nom sur la liste des blessés à long terme.
Astucieusement, Lamoriello retirait ainsi un joueur de plus de 35 ans de son alignement sans être pénalisé par la ligue et sans sacrifier de marge de manoeuvre financière.
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Au fil des ans, plusieurs autres valeureux vétérans se sont retrouvés sur l’île Robidas, dont Chris Pronger, Nathan Horton et Marian Hossa.
Le cas de Hossa avait particulièrement attiré l’attention de la LNH il y a cinq ans parce qu’il permettait aux Blackhawks de contourner le plafond salarial.
Dans la convention collective, vous l’aurez deviné, contourner le plafond salarial est une faute dont la gravité dépasse n’importe quelle agression pouvant survenir sur la patinoire. Simple question de priorités.