Le CF Montréal accroché par Miami au stade Saputo
Radio-Canada
Phil Neville, l’entraîneur de l’Inter Miami, a qualifié le match nul de 2-2 sur le terrain du CF Montréal de « miracle » en raison d’un calendrier « inhumain » qui a fait parcourir quelque 12 000 km à son équipe en quelques jours pour aller de la Floride à la Californie, puis au Québec. Soit.
En raison de la manière, on aurait pu croire qu’on serait tenté par l’hyperbole dans l’autre camp aussi. L’Impact menait 2-1 avec 11 minutes à faire quand Emerson Rodriguez a profité de moult largesses pour créer l’égalité. Le but était évitable. Le fond de l’air était lourd. Les vêtements collaient à la peau. Il y avait de quoi se fâcher un peu.
Et pourtant.
Certes, il y avait de la déception. Quelques regrets, particulièrement pour le deuxième but, a avoué – bien calmement – l’entraîneur-chef Wilfried Nancy. Mais c’est le genre de résultat auquel il faut s’attendre un peu partout en MLS d’ici la fin de la saison, a-t-il aussi dit, en sachant très bien qu’aucune équipe parmi les quatre premières de l’Est n’a gagné samedi.
Montréal (12-8-4, 40 points) fait d’ailleurs toujours partie du groupe. Pour y demeurer, soutient-on, il faut ignorer le classement et se concentrer sur le processus. Et samedi, on déplorait un manque de tranchant dans le dernier tiers. Sans qu’on grimpe dans les rideaux.
On doit finir l’action, a soutenu Nancy. On a les occasions de la finir, et après, on est un peu trop collectif, ou sinon on pense trop. Ils savent que l’idée, c’est de ne pas penser – enfin, pas de ne pas penser, on est obligé de penser –, mais de jouer un peu plus à l’instinct et de finir les actions.
L’instinct du tueur observé dans la remontée à Columbus, aurait-on pu souhaiter. Lorsque Kei Kamara a créé l’égalité en Ohio, il semblait presque inévitable que l’Impact continuerait de dicter le rythme du jeu et irait trouver un but vainqueur. Jamais aurait-on pu penser que c’était là le même club qui a déjà atteint une finale d’association en laissant si souvent le ballon à l’adversaire.
Contre Miami, on semblait revenu à cette époque vieille de quelques mois où l’on se demandait si Montréal arriverait à tuer les matchs. Deux équipes si semblables et pourtant si différentes. Coïncidence ou pas, l’équipe à domicile a exactement la même fiche que celle à l’extérieur : six victoires, quatre défaites, deux matchs nuls.
Ces deux partages viennent de se produire en deux semaines. Après un 0-0 contre New York City, cette fois, l’Impact a au moins trouvé le fond du filet. Il en aurait quand même fallu plus. Des centres ont trouvé leur cible, mais la finition n’y était pas. Des tirs sont allés directement dans les bras du gardien Drake Callender. Des ballons joués en théorie dans le dos de la défense, souvent par Djordje Mihailovic, ont plutôt frappé les pieds des défenseurs adverses.