Le cercle vicieux de la pénurie de main-d’œuvre
Radio-Canada
En Abitibi-Témiscamingue, les efforts de recrutement à l'étranger sont minés par le manque d'accès à des services essentiels dans la région. C'est le cas notamment pour les services de garde, qui peinent eux aussi à recruter.
Garages, restaurants, hôtels, fournisseurs de services miniers, résidences pour personnes âgées... Aucun secteur n'échappe à la pénurie de main-d'œuvre. Le long des larges rues de Val-d'Or et de Rouyn-Noranda, les enseignes nous embauchons se succèdent devant les entreprises.
On a actuellement 4000 postes à combler en Abitibi-Témiscamingue. C'est deux fois plus qu'il y a cinq ans, explique Mariève Migneault, directrice générale du Centre local de développement de Rouyn-Noranda. Ce manque à gagner freine sérieusement le développement des entreprises.
On fait des sacrifices comme ça plusieurs fois par mois. On laisse passer des projets.
Dans son usine du quartier industriel de Rouyn-Noranda, Adria Power Systems fabrique de l'équipement destiné à l'industrie minière, principalement à des centres de distribution électrique. La demande est là, mais il manque d'employés dans tous les départements.
C'est très grave. Les projets sont sur le coin de la table, mais la main-d'œuvre n'est pas là, déplore Jean-François Couillard, président et chef de la direction de l'entreprise.
La situation est particulièrement fragile en Abitibi-Témiscamingue. La région affiche l'un des indices de remplacement de la main-d'œuvre les plus bas au Québec. Alors que ce taux s'établit à 82 % dans la province, en Abitibi, il est de 69 %. Autrement dit, lorsque 100 travailleurs prennent leur retraite, il y en a seulement 69 pour les remplacer.