Le caribou entre la crainte des forestiers et la conviction des écologistes
Radio-Canada
Une trentaine d'interventions, surtout issue de groupes environnementalistes, mais aussi de l'industrie forestière ont marqué cette première soirée de consultation sur le caribou.
Visiblement, le caribou ne laisse pas les Gaspésiens indifférents. La petite salle des Chevaliers de Colomb, au sous-sol de l’église de Sainte-Anne-des-Monts, était pleine à craquer. Une dizaine de personnes sont demeurées debout pour assister à la séance.
Après avoir brièvement présenté les scénarios hypothétiques envisagés par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, pour préserver les caribous, les trois commissaires ont écouté le point des vues des Gaspésiens et noté d’éventuelles pistes de solutions.
La présentation du biologiste Serge Couturier, la première de la soirée, a semblé rassembler le point de vue d’une large majorité de l'assistance.
Le biologiste, qui travaille particulièrement sur la question du caribou, a notamment dénoncé le retard du gouvernement dans sa prise de décision et son manque de vision sur le long terme.
Il est fort dommage que le mot conservation ne soit pas inscrit dans le nom de la commission. D’ailleurs, c’est ni dans son mandat, ni dans son expertise. Le mandat est, de façon étroite, axé sur les coûts économiques à court terme sur l’industrie, a-t-il clamé au micro.
Son intervention a été accueillie par un tonnerre d’applaudissements.
Il a aussi raillé la décision du gouvernement de mettre en place des enclos pour les femelles caribous. Heureusement que le ministère des forêts n’a pas en charge les mammifères marins du Saint Laurent parce que les bélugas se retrouveraient dans une piscine.
D'après le biologiste, Québec connaît déjà les raisons du déclin des caribous de la Gaspésie. Il a évoqué l'arrêt des coupes forestières pour préserver l'habitat des bêtes. Cette solution est revenue sur la table de la commissaire à maintes reprises au cours de la soirée.