Le captage de carbone, une technologie plus prometteuse qu’il n’y parait
TVA Nouvelles
Sans être une panacée, le captage et le stockage de carbone, une technologie verte sur laquelle Ottawa mise gros, pourrait jouer un rôle non négligeable dans l’atteinte des objectifs de réduction de gaz à effets de serre du Canada.
Le budget fédéral 2022 promet la mise en place d’importants crédits d’impôt pour les investissements dans ces technologies de captage, d’utilisation et de stockage du carbone (CUSC), dont 60 % allant aux projets de recherche de captation du CO2 directement de l’air.
Parfois critiqué comme une fantaisie contreproductive par des groupes écologistes, le CUSC est devenu un outil essentiel à l’atteinte des objectifs climatiques du Canada et du monde, estiment trois experts consultés par l’Agence QMI.
Le CUSC, même s’il est «à la limite de ce qui est expérimental et de ce qui est commercial», reste «absolument nécessaire» pour la transition verte, a expliqué Pierre-Olivier Pineau, expert des questions énergétiques à HEC Montréal.
«Le gouvernement est extrêmement optimiste quant à la capacité de séquestrer du carbone pour réduire les émissions», a déclaré M. Pineau, ajoutant qu’il serait une «erreur» de se servir de cette technologie comme caution morale pour augmenter la production d’énergies fossiles.
Ottawa prévoit que le crédit d’impôt coutera 2,6 milliards de dollars sur cinq ans, avant de grimper à environ 1,5 milliard de dollars en 2026-2027.
Comme M. Pineau, Jan Gorski, expert au Pembina Institute, estime que le CUSC est une «technologie importante», mais qu’il faut investir beaucoup plus dans d’autres secteurs pour réellement diminuer les GES du Canada, comme le transport en commun, par exemple.
Le directeur de l’organisation canadienne Clean Prosperity, Michael Bernstein, est plus optimiste quant à la technologie, qui selon lui pourrait s’avérer un vecteur de croissance économique dans les décennies à venir.
«Nous savons que la technologie fonctionne, mais elle est toujours dans ses balbutiements», a-t-il expliqué. Les généreux crédits d’impôt du gouvernement ont le potentiel d’aider des projets ambitieux à «prendre leur envol», a affirmé M. Bernstein.