Le Canada veut des partenaires de confiance en intelligence artificielle
Radio-Canada
Le ministre fédéral de l'Industrie, François-Philippe Champagne, affirme que le Canada ne veut travailler qu'avec des « partenaires de confiance » dans ses projets en intelligence artificielle (IA).
Le ministre Champagne a formulé ces commentaires à La Presse canadienne, lundi, lors d'un entretien depuis l'Allemagne, car il participe à un voyage d'une semaine qui doit le mener dans trois États européens pour une conférence internationale majeure sur l'avenir de l'IAIntelligence artificielle.
Cette déclaration peut être perçue comme un signal assez clair que le géant chinois des télécommunications Huawei pourrait être exclu des fournisseurs potentiels de la technologie 5G.
Le gouvernement fédéral repousse depuis longtemps déjà l'annonce de l'identité des entreprises retenues pour déployer le réseau Internet de nouvelle génération 5G, exploité par intelligence artificielle. Cette décision tarde notamment en raison de l'intérêt de Huawei dans le projet alors que la Chine détenait jusqu'à tout récemment deux Canadiens de manière arbitraire, Michael Kovrig et Michael Spavor.
Les deux hommes ont été libérés en septembre, après plus de 1000 jours de détention dans une affaire largement perçue comme une mesure de rétorsion de Pékin en réponse à l'arrestation à Vancouver de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, à la demande des États-Unis. Cette saga a pris fin quand les États-Unis ont renoncé aux procédures contre Mme Meng après s'être entendus avec ses avocats.
Le ministre Champagne a dit s'attendre à ce que la décision du Canada dans le dossier des fournisseurs du réseau 5G soit annoncée au cours des prochaines semaines, au moment de la reprise des travaux à la Chambre des communes, le 22 novembre.
La sécurité nationale est la priorité quand on aborde un dossier comme celui-là. On pense souvent aux infrastructures comme étant des ponts et des routes, mais les infrastructures réseau et les réseaux de télécommunications sont réellement la voie du futur, a-t-il souligné.
Je crois que les gens veulent voir ce genre de réseaux virtuels de partenaires de confiance afin de s'assurer une confiance résiliente de la population pour des générations.
Le Canada est le seul membre du réseau allié de renseignement des Five Eyes, qui comprend les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, à ne pas encore avoir banni Huawei de toute participation au déploiement de son réseau 5G. Tous les autres l'ont fait en raison des soupçons selon lesquels l'entreprise servirait de paravent au service de renseignement militaire chinois. Des accusations que rejette vigoureusement la société.